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La blessure du Québec

Titre : La blessure du Québec

Et si le Québec était une personne, quelle serait sa souffrance profonde ?

Qu'est-ce qui lui ferait encore mal ? De quoi aurait-il honte ou peur ? Quelles seraient ses croyances limitantes ? Quelles seraient ses aspirations les plus profondes ? En quoi serait-il unique, inspirant et tout-puissant ?

Cela peut sembler un peu étrange comme questionnement, mais en même temps, dans les nouvelles, on parle souvent des pays et des diverses communautés comme si c'étaient des personnes.

On se demande ce que la Chine en pense, on attend la réponse de l'Europe, on dit que la Russie est folle et que les États-Unis traversent une crise d'adolescence.

On porte des jugements sur des macro-systèmes de ce genre tout le temps et partout. On personnifie tout ce qui nous entoure, même les systèmes hyper-complexes qui incluent plusieurs millions de personnes différentes et uniques, sans même s'en rendre compte.

On le fait avec des pays, des cultures, nos couleurs de peau, notre statut social, ou encore en fonction de notre nom de famille.

On le fait aussi avec nos systèmes sociaux et économiques. On porte des jugements sur la technologie et l'innovation, sur notre système d'éducation, sur celui de la santé, ou même sur le gouvernement au complet, avec la même stratégie de personnification et de jugement.

Il s'agit d'une dynamique que l'on voit partout et à toutes les échelles. On crée des agglomérations hyper-complexes et on les considère comme des entités distinctes, unifiées, mais séparées du reste. On s'amuse à un jeu pas très drôle en se demandant ce qui est bien et ce qui est mal et pourquoi.


Simplifier la Complexité

Pour tenter de comprendre la diversité et la complexité de ce monde, notre cerveau n'a pas d'autre choix que de faire cela. Il a besoin de simplifier les formes et les systèmes qui l'entourent pour mieux utiliser ses ressources énergétiques pendant qu'il traite de grandes quantités d'informations.

Notre cerveau fait des agglomérations des choses et, en les personnalisant en systèmes plus simples, il peut mieux construire son système de croyances par rapport à ce qu'il considère acceptable ou non. Dans la société d'aujourd'hui, c'est le plus souvent le jugement basé sur le bien et le mal qui mène le monde.

Quand on personnifie les systèmes hyper-complexes, on utilise notre jugement personnel pour exprimer l'essence de notre morale intérieure. On pense que notre perspective personnelle vaut quelque chose pour juger la complexité des populations au complet.

L'arrogance et l'ignorance de ce processus de simplification de la diversité humaine sont aussi tristes qu'elles sont drôles.

Par exemple, quand on dit : ce que la Russie fait est mal et ce que l'Ukraine fait est bien. Ceci est un jugement moral qui ne fait aucun sens si on l'observe d'un point de vue systémique et holistique.

Cette agglomération et simplification des choses est complètement ridicule et potentiellement même dangereuse. On utilise la perspective de notre jugement personnel, polaire, corrompu et très limité pour évaluer et gérer le Bien et le Mal des populations de plusieurs millions de personnes que l'on ne connaît même pas !

C'est comme regarder un arc-en-ciel et se demander s'il est blanc ou noir. Cela n'a aucun sens comme question. L'arc-en-ciel a sept couleurs principales et aucune d'elles n'est blanche ou noire. Aucune d'elles n'est bien ou mal.

Comment alors, peut-on faire ce genre de jugement polaire, binaire et simple pour un pays au complet, avec une culture, une histoire et la complexité d'une civilisation développée et multidimensionnelle ?

Si on regarde bien, on fait ça avec tout. Pas juste avec les pays. On fait ça avec des compagnies et des marques. Avec des religions. Avec toutes sortes d'organisations secrètes et non secrètes.


Le Québec en tant que Personne

Bref, aujourd'hui, je suis inspiré à m'amuser à ce jeu avec une province que j'adore et mettre mon propre jugement limité et corrompu pour essayer de ressentir le Québec lui-même avec la même ignorance simpliste comme on le fait tous.

Je vais aussi parler du Québec comme si c'était une personne, mais de manière différente.

Quand on visite le Canada, chaque province a aussi une opinion ou un jugement sur le Québec comme si c'était une personne. C'est très drôle à observer dans les conversations de tous genres.

Mais, si on s'imagine un des pays ou des provinces comme des personnes dans ce genre de conversation, je me dis que probablement tout le monde dans la gang aurait besoin d'une bonne visite chez le psychologue.

Parce que quand on s'écoute nous-mêmes, et si on imagine que l'on forme une famille de pays qui vivent tous ensemble dans une maison qui s'appelle la Terre, on aurait de sérieux problèmes familiaux et beaucoup d'abus et de violence entre nous.

Si jamais il existait un service de protection de l'enfant pour des bébés pays au niveau macro, je ne suis pas certain que La Terre serait une famille très sécuritaire et bienveillante en ce moment. Si on se parlait entre nous comme on parle des pays, on serait des êtres très violents et aussi très peu conscients.

Donc, soyons imaginatifs encore plus à ce stade.

On a déjà vu à quoi cela ressemble quand on fait le Grand Jugement sans pitié sur la place publique aux divers pays et qu'on leur impose nos manières de penser parce qu'on sait mieux qu'eux ce qui est bien et mal, et qu'on utilise notre morale très pauvre pour les abuser pour leur propre bien.

On pense que notre jugement est meilleur que le leur pour savoir si l'arc-en-ciel est blanc ou noir, donc on les colonise et on les éduque sur ce qui est bon ou non. Sauvage ou civilisé. Moral ou pas. Rationnel ou non.

On sait très bien comment juger et condamner les autres. Et, si on essayait d'écouter, de ressentir et de transformer au lieu de juger ? Cela ressemblerait à quoi ?

Soyons curieux et créatifs, pourquoi pas. Mettons qu'on pousse encore plus loin cette idée que le Québec est comme une personne, mais qu'on change la mise en scène un peu. Ce ne sont plus les journalistes ou les activistes qui jugent ce qu'ils pensent du Québec, mais tout simplement un autre humain qui essaie de connecter avec le cœur d'un autre être humain.

Imaginons que le Québec est tanné que personne ne le comprenne et que tout le monde le juge pour tout et pour rien sans raison, donc il va voir un ‘coach de vie’ pour essayer de mieux comprendre ce qui se passe dans sa tête, son cœur et dans son système.

À quoi cela pourrait-il ressembler comme séance de coaching ? Dans ce genre de contexte et de situation, comment parlerait-on au Québec ? Que nous répondrait-il ? Quelles seraient ses émotions et ses pensées ? Comment pourrait-on l'accueillir avec amour et bienveillance ?


L'Enfance du Québec

Début de la séance de coaching complétement loufoque, mais assez philosophique.

Alors, parlons de ton enfance un peu, Québec. Comment es-tu née ? Comment a été ta relation avec ta mère, la France ?

Comment ont été tes amitiés avec les enfants de l’Angleterre, qui sont eux aussi partis explorer l’inconnu à l’autre bout de l’océan, dans les mêmes aléas et espaces que toi ?

Est-ce que vous avez bien été traités par la grande famille d’accueil qui vous a reçus chez eux, les Peuples Autochtones ? Étaient-ils gentils avec vous ou pas trop ?

Comment as-tu vraiment vécu et expérimenté ton enfance et ton adolescence, mon cher Québec ?

...

Je suis née d’un grand rêve, repond Québec.

Ma mère, la France, voulait me donner l’opportunité d’explorer davantage le monde, d’apprendre de nouvelles choses, de m’épanouir et d’évoluer dans des terres inconnues. Elle voulait m’apprendre à rêver encore plus grand et à voir plus large.

J’étais tellement heureux et reconnaissant de pouvoir naître et ouvrir mon cœur à l’inconnu, pour avoir la chance de vivre de nouvelles expériences à l’autre bout du monde.

Au début, nous avons été plutôt bien reçus par les familles qui étaient déjà là et qui nous ont accueillis.

C’était vraiment excitant et stimulant. Ils nous apprenaient tant de nouvelles choses. Ils étaient très différents de notre famille originelle, mais ils savaient beaucoup de choses que nous ignorions. Ils nous montraient la richesse de leur forêt et partageaient librement leur sagesse collective. C’était vraiment spécial, inspirant et intrigant de voir comment ils interagissaient avec la Nature et entre eux en communauté.

Mais j’avais aussi l’impression que les connaissances, les outils et les ressources que ma mère, la France, possédait pouvaient les intéresser et leur être utiles. C’était un peu comme un échange culturel : nous leur apprenions des choses qu’ils ne savaient pas faire et eux, en retour, partageaient leur culture et leurs traditions pour nous faire vivre quelque chose de nouveau et d’unique.

Nous échangions nos innovations culturelles, technologiques et naturelles entre nous. C’était vraiment amusant et intéressant.

Ma mère était très vieille en fait, et elle vivait en Europe. L’Europe avait déjà réalisé beaucoup d’expéditions et d’explorations auparavant pour apprendre de nouvelles choses dans d’autres territoires et auprès d’autres familles indigènes et multiculturelles.

Donc, ma mère avait déjà accès à tant de choses très avancées et innovantes. Nous savions comment travailler le métal et construire de belles grandes villes. Nous avions des universités, des grands bateaux et plein de bibliothèques, ce qui rendait le partage de la sagesse encore plus efficace et puissant.

Donc, je pense que les Familles Autochtones nous appréciaient aussi au début. Nous leur montrions des choses intéressantes et notre relation semblait être nourrissante et évolutive pour nous deux.

Une des choses que j’ai remarquées à ma naissance est que la Nature est très abondante et diversifiée ici. Ils avaient des animaux et des plantes que nous n’avions jamais vus avant.

Ils avaient une quantité incroyable de castors. Ils nous ont appris comment les chasser et tout ce que nous pouvions faire avec les castors. À l’époque, je savais que ma mère aimait beaucoup la fourrure, donc je me suis dit que cela lui ferait plaisir si je lui envoyais quelques castors et, en échange, elle pourrait me donner quelque chose pour ma famille d’accueil ici, pour les remercier de leurs castors.

Ma mère a été très fière et satisfaite de la qualité et de la quantité de fourrure que nous arrivions à lui envoyer par bateau. Elle aimait tellement les castors qu’elle en voulait toujours plus.

Donc, elle s’est dit que, comme elle savait très bien comment fabriquer des armes et des innovations puissantes pour pouvoir tuer et obtenir encore plus de castors, elle pourrait envoyer cela en retour pour les remercier. De cette façon, nous allions apprendre aux Familles Autochtones la chasse et l’efficacité de la technologie. Ils pourraient utiliser les carabines et les pistolets au lieu de leurs méthodes traditionnelles de prendre la vie, même celle des animaux, avec honneur, dignité, amour et respect.


Introduction de la Religion et de la Science

Nous avions inventé un concept très intéressant en Europe que nous appelions la Religion. En croyant tous ce que la Religion disait et en l’écrivant dans un livre, nous pouvions inventer toutes sortes de nouvelles règles qui nous permettaient de changer nos croyances à notre guise.

Et cela nous a aussi permis de créer et propager la Science. Le mélange des deux, la Science et la Religion, faisait en sorte que nous pouvions inventer toutes sortes de nouvelles réalités et même changer notre code moral et notre culture comme nous le souhaitions.

Ici, dans les Amériques, on dirait que les familles n’étaient pas encore assez évoluées pour inventer la Religion et la Science, qui leur auraient permis de croire que l’homme est supérieur à l’animal et que la Nature n’a pas vraiment d’Esprit ou de Dieu. Donc, il était tout à fait raisonnable et correct de la détruire pour aider l’Homme à évoluer et bâtir nos civilisations innovantes et puissantes un peu partout dans le monde.

Le respect envers la Nature devenait secondaire quand la Religion et la Science entraient en jeu, car le respect envers le Dieu que nous avions créé nous-même et notre soif de pouvoir nous permettaient de faire à peu près tout ce que nous voulions avec la Nature, pour nous créer plus d’objets et voyager encore plus loin.

Donc, il est clair et logique que ma mère ait pensé que le modèle de société que nous avons inventé en Europe était tellement meilleur et plus performant que celui basé sur la sagesse de la Nature et d'autres traditions un peu païennes et un peu sauvages que les familles semblaient pratiquer ici.


Efforts d'Assimilation Culturelle

J'ai pensé qu'en enseignant le fonctionnement de la Science et de la Religion aux Peuples Autochtones, nous pourrions amener encore plus de fourrure et d'autres ressources naturelles d'ici en Europe. Ça serait tellement plus efficace comme ça. Et notre mère serait tellement plus fière et heureuse.

Mais c'était très difficile pour moi de leur expliquer notre vision du monde et nos innovations. Ils ne comprenaient tout simplement pas pourquoi notre mère avait besoin d'autant de fourrure pour être heureuse.

Ici, ils ne comprenaient pas en quoi l'agriculture en Europe était révolutionnaire et pourquoi elle était nécessaire.

Je n'arrivais pas à leur expliquer que s'ils changeaient un peu leurs croyances et commençaient à glorifier davantage le Dieu imaginaire que la Nature qui les nourrissait, ils pourraient évoluer et grandir tellement plus vite. On pourrait créer des grandes villes et des civilisations avec une puissance mondiale si seulement les Peuples Autochtones pouvaient voir et accepter tous les avantages et les bénéfices de la Religion et de la Science inventées en Europe.

Pour eux, il ne semblait pas logique de détruire la forêt qui les nourrissait déjà en abondance pour faire des grandes plantations d'autres plantes à vendre aux autres pour faire plus d'argent et pour construire plein de routes et de gros bâtiments.

Parfois, je me disais qu'ils n'arrivaient pas à comprendre l'intelligence et la stratégie de ma mère, parce qu'ils n'avaient pas encore inventé de système d'éducation non plus.

Ils ne semblaient pas avoir de grandes écoles, de bibliothèques et d'universités pour leur apprendre comment faire. C’est peut-être pour ça que leur communauté avait l'air un peu plus archaïque.

Donc, peut-être que je devrais demander à notre mère de nous envoyer quelques bons professeurs et maîtres ‘spirituelles’ pour bâtir des écoles et des églises ici en Amérique, pour éventuellement pouvoir apprendre à nos amis Autochtones comment faire vite et efficacement pour changer nos croyances et créer une révolution industrielle pour créer des empires de décadence humaine et son évolution progressive dans le temps.

Comment utiliser la Religion et la Science pour s'en foutre de la Nature et même de l'Humanité et de la Vie elle-même parfois.

Donc, c'est logique, non ? Si nous construisons les écoles et envoyons les enfants des Autochtones étudier là-bas pendant quelques années, eux aussi sauront comment innover, gagner beaucoup d'argent et accomplir de grandes choses dans le futur.

Ils seront certainement très reconnaissants et nous remercieront après pour leur donner la chance d'apprendre notre culture et nos systèmes de croyances super créatifs et avant-gardistes.


Relations Complexes avec l'Angleterre

Les choses se sont effectivement beaucoup plus complexifiées avec l'arrivée des enfants de l'Angleterre sur le même territoire. Nos relations avec les Autochtones et notre vie simple, joyeuse et excitante ici étaient maintenant un peu plus tendues et confuses.

L'Angleterre était une autre mère un peu sévère en Europe. Elle aussi était très innovante et très puissante, mais très différente de ma mère à moi, la France.

Parfois, pour des raisons politiques, ma mère n'avait pas le choix de prétendre être une bonne amie de l'Angleterre et de ses enfants, mais en réalité, je sais qu'elles ne s'aimaient pas trop. La France et l'Angleterre avaient leurs propres différences d'opinion et de stratégie pour créer un monde meilleur, ce qui faisait en sorte qu'elles se disputaient bien trop souvent, créant plein de guerres partout pour savoir qui était la plus forte et plus créative entre les deux.

Donc, quand les enfants d'Angleterre ont débarqué ici, c'était trop bizarre.

D'une part, ils étaient comme nos cousins. Leur vision, leur culture, leur stratégie et leurs connaissances étaient bien plus proches de ceux de notre propre mère que de celles que nous étions en train de découvrir avec les Peuples Autochtones.

C’est vrai que par rapport aux Anglais, les Autochtones étaient beaucoup plus loin de notre niveau d'évolution que celui que nous avions connu en Europe. Nous comprenions mieux leurs traditions et leur langue aussi. Nos philosophies de vie étaient plus similaires, et nous nous comprenions mieux sur certains aspects de qui nous sommes intérieurement.

Même s'ils n'avaient pas inventé le même modèle de la Religion que nous, nous étions plutôt d'accord en ce qui concerne la Science et le pouvoir de l'éducation pour mieux manipuler les croyances collectives. De plus, les Anglais étaient vraiment plus forts en ce qui concerne une autre invention systémique très cool qu'on aimait bien en Europe, elle s'appelle l'Économie.

Donc, notre amitié avec les Anglais était très naturelle au début et aussi très stratégique pour rendre nos mères heureuses et aussi pour nous aider à mieux éduquer nos autres amis, les Autochtones.

En théorie, on pourrait évoluer encore plus vite si on arrivait à combiner la Science, la Religion et l'Économie dans un tout puissant qui fait du sens pour tout le monde ici.

Mais, d’un autre côté, plus on essayait d'être des bons amis nous tous, plus les choses devenaient très étranges entre nous et même violentes.


Les Conséquences Douloureuses

Honnêtement, je ne saurais trop dire ce qui s’est passé réellement après ça dans mon enfance, poursuit le Québec dans sa confidence à son coach de vie, et c’est très douloureux pour moi d’en parler en ce moment.

Ça fait encore très mal et j’ai beaucoup d’émotions que je ne comprends pas. Tout s’est passé tellement vite et on dirait que plus rien ne fait sens. On a commencé à faire aussi plein de guerres les uns contre les autres un peu partout et pour toutes sortes de raisons différentes.

On se tuait entre nous sans pitié. On faisait des choses horribles et inhumaines les uns aux autres.

En replongeant dans mes souvenirs, je ressens de la honte et de la culpabilité, mais j’ai aussi beaucoup de rancune et de frustration par rapport à mon enfance. Je ne sais pas qui a raison ou pas. Je ne sais même plus ce qui est bien ou pas. C’est beaucoup à penser et à ressentir.

Je suis un peu perdu, et c’est trop difficile de savoir ce qu’est la vérité et qui on devrait blâmer pour de vrai pour toute cette souffrance qui vit encore si profondément dans mon corps et dans ma conscience.

Je ne sais même pas si je suis une victime, un sauveur ou bien le cruel méchant sans cœur dans toute cette histoire de mon trauma d'enfance systémiquement très complexe.

En plus, pendant que mes amitiés étaient en train de partir en fumée et que nous jouions à la guerre entre nous, ma mère avait l’air de s’en foutre pas mal aussi. La fourrure, le tabac et les autres ressources d’ici étaient plus importantes pour elle que le bien-être de son propre enfant, le Québec.

Je me suis un peu senti abandonné par ma propre mère au moment où j'avais le plus besoin d'elle. J'avais l’impression qu'elle avait commencé à m'utiliser comme un outil de vengeance envers son amie rivale plus qu'autre chose.

On dirait qu'autant la France que l'Angleterre utilisait un peu leurs propres enfants en Amérique comme des marionnettes proxy pour se comparer en pouvoir acquis et pour s’enrichir davantage.

En même temps que j’étais abusé par mes cousins les Anglais ici, et en même temps que j’étais aussi en train d’abuser mes nouveaux amis Autochtones pour je ne sais toujours pas trop quelle raison, ma propre mère s’est fait plaisir de me rejeter, de m’humilier et de complètement m’abandonner à la fin de toute cette histoire.


Le Ressentiment Persistant

C’est vrai que je comprends que je suis un adulte maintenant et que je suis complètement souverain et indépendant de ma mère depuis très longtemps déjà.

Je suis aussi un peu plus mature pour savoir que les Anglais ne sont pas vraiment méchants non plus et n’ont aucun pouvoir sur moi. Après tout, nous sommes cousins pour vrai et à vrai dire on s’aime vraiment beaucoup même si on ne se le dit pas trop souvent.

Mais, il y a une partie de moi qui leur en veut encore. Ils étaient vraiment méchants avec moi et ils ne l'ont jamais reconnu. Ils ont créé des entreprises et des corporations qui nous ont abusé pendant des années et ils nous ont traité comme leurs esclaves et inférieurs.

Ils n’ont jamais demandé pardon. Ils n’ont jamais reconnu leurs erreurs et toute la souffrance qu’ils nous ont infligée un peu gratuitement. Je ne sais pas comment l'expliquer, mais même leur langue me dérange au plus profond de moi encore aujourd'hui.

Je déteste quand on me compare aux Anglais et qu'on dit qu'on est pareil et faits à partir de la même source. Ce n’est pas vrai!

Ils m’ont abusé et personne ne le voit ou ne veut en entendre parler! Et après ça, c’est moi le méchant séparatiste qui ne comprend rien au progrès et à l’innovation technologique?

Ça serait un manque de respect total envers mes ancêtres, leur peine et leur histoire de collaborer avec les enfants de l’Angleterre et de commencer à apprendre ou parler leur langage chez nous.


Conflit Interne et Honte

En même temps que je ressens cette haine, cette rancœur, cette frustration et cette confusion envers les Anglais et même ma propre mère, la France, je ressens une profonde honte qui me détruit de l’intérieur aussi pour toutes les atrocités que j’ai faites à mes nouveaux amis ici, les Autochtones, dans le temps.

D'une manière inexplicable, je les ai manipulés et abusés et je ne sais pas non plus comment leur demander pardon comme il se doit.

Et, en plus, je me sens très idiot en ce moment aussi. J’ai l’impression qu’avec tous les défis climatiques, sociaux et économiques que nous vivons dans le monde aujourd’hui, leurs manières de faire, leur culture et leur sagesse nous seraient très utiles et pertinentes pour nous sortir de la situation dans laquelle nous nous sommes mis collectivement.

Eux, ils savaient comment co-créer avec la Nature d’une manière cohérente afin de s’assurer que les générations futures auraient autant de plaisir et d’abondance à habiter cette Terre qu'eux-mêmes en avaient.

Ils savaient comment régénérer au lieu de détruire.

Mais, avec l’aide de ma mère et de mes cousins, je leur ai aussi appris comment détruire les choses au lieu de les régénérer. Comment utiliser les ressources de la Nature, de la communauté ou même leur propre connexion avec l’Esprit à leur profit, à celui de leur propre inconscience et confusion identitaire.

À cause de moi, ils ont oublié leur propre sagesse. À cause de moi, ils souffrent encore profondément aujourd’hui. À cause de ma propre ignorance et de mon trauma personnel avec ma propre famille européenne, je ne sais toujours pas comment réparer ça.


Recherche de Réconciliation et de Guérison

Comment dire, je m’excuse. Je regrette. J’étais idiot.

Comment demander pardon pour quelque chose d'aussi systémique et complexe que le génocide d’une sagesse collective ancestrale.

Comment puis-je réconcilier ma propre conscience avec les actes commis par mes propres ancêtres. Comment puis-je redevenir ami avec les Autochtones aujourd’hui? Est-ce que c’est possible de rêver qu’un jour nous vivrons tous en harmonie et en cohérence avec la Nature et notre Dieu intérieur, peu importe le nom qu'il porte.

Comment pouvons-nous guérir et apprendre à régénérer notre Terre ensemble?

Comment puis-je les aider à se rappeler ce que j’ai détruit dans le passé. Comment reconstruire leur sagesse en harmonie avec notre réalité actuelle? Comment co-créer un futur basé sur la paix, l’amour et le respect plutôt que sur les traumatismes de nos traumas collectifs non digérés et nos dynamiques de pouvoir encore très immatures aujourd’hui.


À la Recherche de Rédemption

"Ça, c'est toute une histoire assez complexe et fascinante que tu me racontes là, mon cher Québec. Merci pour ta confiance et ta vulnérabilité", répond calmement et avec beaucoup de compassion la coach de vie à ce monologue assez intéressant que le Québec a eu le courage de partager avec elle.

C’est quand même émotionnellement très chargé. C’est aussi très pollué mentalement et énergétiquement.

Ce que tu as vécu comme trauma collectif dans ton enfance est très difficile et aussi très complexe. Il y a eu plusieurs jeux de pouvoir très intenses, plusieurs abus physiques, emotionels, mentals et même spirituels, et beaucoup trop de joueurs différents avec des visions non compatibles de ce qui est bien ou mal.

Ce que tu vis aujourd’hui, l’état de ta santé mentale, la disponibilité de tes ressources naturelles ou toute autre forme d’incohérence systémique, est tout à fait logique avec le passé que tu as vécu!

Mais, il ne faut jamais perdre la foi et l’espoir.

Tu peux apprendre à pardonner et tu peux aussi apprendre comment demander pardon sincèrement aux autres.

On peut guérir et on peut régénérer tout ce qu’on veut si on sait comment s'y prendre.

Si on est vraiment évolués, matures et conscients en tant qu'humanité pour nous guérir de nos traumas personnels d’enfance, logiquement, ça voudrait aussi dire que si le Québec était une personne, elle aussi serait capable de le faire un jour, non?


Le Défi de la Régéneration Collective

Logiquement oui.

Mais, rationnellement parlant, le Québec n’est pas une personne, il s’agit d’un système très hypercomplexe avec beaucoup trop de diversité, de créativité et plein d’autres choses à l’intérieur de sa conscience et sagesse collective.

Donc, comment on fait exactement pour guérir le trauma systémique et écouter attentivement sa souffrance et sa confusion silencieuse qui est si vivante et si douloureuse encore aujourd’hui?

Comment on crée vraiment et ensemble ce fameux ‘coach de vie collective’ qui aidera le Québec à intégrer la sagesse de son propre passé enfoui. Une histoire si fascinante et si riche en sagesse, en expérience et en amour si profond.

Comment parlerons-nous du Québec sur la place publique et dans les nouvelles internationales une fois que l’apprentissage post-traumatique de sa conception, de son enfance et son adolescence seront réellement intégrés dans notre conscience collective?



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