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Sans titre

Quand j’étais à la garderie, j’étais un enfant un peu ‘étrange’ et j’avais de la misère à trouver le fun à jouer avec des poupées.


Donc, mon éducatrice a dû inventer de nouvelles activités pour connecter avec moi et pour m’amuser.


Ce que je préférais le plus c’était de jouer aux mathématiques et faire le théâtre.


Les deux sont restés tout au long de ma vie et ont évolué de diverses manières.

En étant enfant, les mathématiques pour moi étaient simplement magiques.


C’était la manière la plus simple et la plus directe de comprendre ma réalité et d’intégrer mon environnement. C’est dénudé de la forme et de toute charge émotionnellement confusante. Ça existe tout simplement et c’est comme ça. C’est beau et c’est logique. C’est tout.


Et, l’Art est rapidement devenu pour moi la manière la plus élégante de faire des mathématiques danser et les exprimer dans toutes ses possibilités.


C’est un peu comme si les mathématiques étaient le crayon à mine avec lequel je faisais mon dessin de base et l’art était la peinture, les couleurs, la texture, la profondeur que je pouvais donner à mon dessin pour le rendre plus captivant.


Donc, dès l’âge de 7, j’ai reçu une double éducation. Une dans une école ‘normale’ et une dans l’école d’art. Ce cheminement était très nourrissant pour moi et m’a permis d’explorer littéralement tous les possibles et les impossibles des différentes perceptions du monde qu’on peut avoir et développer.


À l’âge de 10 ans, j’ai commencé à m’intéresser à la physique. C’est devenu ma seconde matière préférée après les maths à l’école ‘normale’.


La physique a ajouté toute une nouvelle dimension à mon exploration de la réalité et du monde.

Là, je pouvais apprendre comment mettre en mouvement mon dessin et le rendre réel, en fait. Je pouvais maintenant rendre mes mathématiques, pas juste plus captivantes, mais aussi vivantes.


Donc, là j’avais la possibilité de m’amuser avec les 3 facettes de la création simultanément: l’imagination, la structure de cohérence et le mouvement dynamique en même temps.

Et, le vrai plaisir de vivre et de créer la vie ne venait que de commencer pour moi à partir de là!


À vrai dire, pas tant longtemps. Plus j’avançais dans mon parcours, plus mes professeurs à l’école ‘normale’ commençaient à trouver ma manière de vivre et d’apprendre un peu trop ‘créative’ et qui sortait pas mal du programme scolaire préétablie, ce qui rendait la gestion de leur quotidien un peu ‘compliqué’ avec moi dans leur classe.


Et, assez rapidement, à l’âge de 10 ans, j’ai commencé à faire l’école buissonnière, parce que je comprenais très bien que la Vie en avait pas mal plus à m’apprendre que les professeurs qui me parlent des mathématiques que je comprends tout simplement déjà dans la profondeur de mon corps physique et potentiellement même mieux qu’eux.


Au lieu d’aller à l’école, j’avais un programme d’éducation ‘alternative’ très chargée. Toutes ces aventures ‘parascolaires’ m’ont permis d’expérimenter le monde et de le voir comment tout ce que les professeurs racontent se manifeste pour vrai dans le monde réel, dans la vie de tous les jours, dans la rue, dans la forêt, dans l’humain et même à l’intérieur de moi-même.


Quand j’allais être grande, je n’avais aucune espèce d’idée de ce que je voulais être. En fait, je pense que je savais déjà que ce que je voulais être n’existait pas encore comme titre professionnel. Et ça m’allait très bien comme ça.

À l’âge de 14 ans, j’ai déménagé au Québec.


Quand c’était rendu le temps d’appliquer au cégep, je voulais aller en architecture. Mais, ma conseillère scolaire m’a un peu forcé d’aller aux sciences de la nature.


‘’Avec un bulletin comme le tien, c’est juste con de ne pas s’assurer d’avoir toutes les portes ouvertes quand tu vas être rendu pour appliquer à l’université et le seul programme qui te permet de faire ça, ce sont les sciences de la Nature! ‘’ qu’elle m’a lancé tout naturellement et simplement.


Je ne pense pas que je comprenais vraiment l’ampleur de ce choix, mais je l’ai écouté. Et j’en étais ravie finalement. J’ai eu la totale: math/physique/chimie/biologie et toutes les autres sciences de la Vie dans le même forfait.

Et, la liberté totale d’une jeune cégépienne aussi artiste que ‘nerd’ dans l’âme qui pouvait expérimenter la vie comme elle voulait aussi.

Quand, c’était rendu de décider qu’est-ce que je fais après, j’ai appliqué aux deux programmes à l’université. Un bac en mathématique et un bac en génie mécanique. J’ai finalement choisi le second.


Et, j’en étais heureuse aussi. Je pouvais étudier à l’université où je pouvais avoir du fun avec les deux, les mathématiques assez flyées et la physique assez diversifiée, et ce à de multiples applications possibles.


Et en plus, ça de l’air que les ingénieurs rendent la Science concrète et utile pour les gens, ils changent le monde ou quoi. Et ben. Ok. On essaie.


J’ai adoré mes années universitaires qui étaient remplies de la science qui m’excitait (pour de vrai) à l’école et de l’apprentissage de l’art de vivre à l’extérieur de celle-ci.

Quand j’ai gradué et je suis devenue Ingénieure, dans ma tête, j’avais déjà tout ce qu’il faut pour changer le monde et pour avoir une vie très excitante et stimulante. Mais, ce n’est pas aussi facile apparemment quand on devient adulte.


Avant de commencer mon premier ‘vrai’ travail, je suis partie en Asie pour découvrir un peu plus le monde de l’autre côté de la terre et vagabonder dans les racoins des pays perdus.

Pendant ce voyage, toute ma réalité et ma perception du monde ont été transformées. En fait, ce voyage continue de m’initier encore aujourd’hui.


Même si j’avais déjà été dans la rue sans rien dans les poches et sans savoir où je m’en vais après, c’est pour la première fois que j’ai vu avec mes yeux ce que la vraie pauvreté veut dire.

Même si j’avais déjà une connexion profonde avec la Nature, c’était la première fois que j’ai ressenti dans la profondeur de mon corps la douleur des écosystèmes qui meurent.

C’est là que j’ai vu tous les concepts que j’ai appris jusqu’à maintenant au niveau théorique se jouer dans la vraie vie.


Cru et nu.


La mondialisation, l’obsolescence, la manipulation, le marketing, le développement durable, le progrès, l’économie… bref, la liste et la longue.


Et, c’est là que j’ai compris ce qu’est-ce que ça veut dire être en symbiose (ou pas) avec la nature et l’humanité.


Je ne vais jamais oublier ce moment, perdu dans la rue en Myanmar, en plein milieu de tout ce qui va à l’envers dans ce monde, j’ai pris un moment pour regarder dans les yeux des gens qui passaient devant moi. Et là, c’est comme si un éclair m’a frappé en plein milieu de front.

Attends une seconde. Mais, en fait, ils sont heureux ici. Je ne comprends pas. Ça ne fait pas de sens.


Ils vivent dans les conditions qui me mettent à l’envers depuis quelques semaines. Moi, je suis en vrai tabarnak contre le système au complet pour eux, j’ai mal et je souffre en ce moment pour leur culture et pour leur terre.


Mais là, dans leurs yeux à eux, je vois la vraie JOIE. Je n’ai jamais vu la qualité de ce regard dans les rues de Montréal. J’étais perturbée, stupéfiée et maintenant, très curieuse.

Ce questionnement en particulier m’a ouvert quelques portes un peu plus ‘mystiques’ sur mon cheminement et qui ont finalement rendu mon amour pour la science encore plus mystérieuse et même étrange par le moment.



Tranquillement pendant ce voyage, je commençais à comprendre que la profession que j’ai choisie ne pouvait pas sauver le monde, parce qu’en fait, ça semble être la racine de nos enjeux globaux actuellement.


Fuck, je me suis fait avoir!


Je fais partie du problème, pas de la solution avec ces études de merde.


Et là, avec mon diplôme de la haute école dans les poches et 75 mille dollars en dette, je suis assise sur une plage sur une ile perdue en Thaïlande et j’ai profondément honte d’être ingénieur.


Je n’ai même pas encore commencé à travailler et je suis déjà dégoutée de la technologie, de l’économie, du marché de travail et … du système au complet. Et à ce point, je ne sais pas si je dois en rire ou en pleurer.


À mon retour à Montréal, les choses se sont tranquillement placées. Je n’ai jamais travaillé comme une ingénieure ‘normale’, mais j’ai commencé à bâtir tranquillement ma carrière dans l’innovation, la création des réseaux interconnectés, la technologie et le développement durable.


Je suis très vite tombé en amour avec mon travail. J’étais entouré et j’avais la chance de cocréer avec des gens brillants et inspirants. Je voyageais le monde dans tous les sens possibles et j’avais vraiment l’impression d’être sur mon X sur pas mal de trucs dans ma vie.


Et là le vrai jeu avec le ‘système’ a débuté pour moi.


C’est devenu très intéressant et de plus en plus complexe. J’étais à fond dans le délire. Ça devenait aussi de plus en plus violent, stressant et demandant.


Mais, bon. ‘Work hard, Play hard(er)’, comme on dit.


Plus on interagit avec le système à des niveaux profonds, plus on fait face à des jeux et des dynamiques de pouvoir qui sont tout simplement inhumains.


On utilise le ‘système’ comme excuse à des atrocités qu’on fait à la planète, aux êtres vivants, à nous-mêmes et à nos enfants. Et cette excuse semble suffisante pour beaucoup d’entre nous pour continuer à faire des choses qui ne font littéralement aucun sens et qui détruisent la création elle-même.

Bref, j’ai fini par retourner à l’école pour faire un programme d’étude supérieure ‘inter-universitaires’ et ‘multidisciplinaires’ en eco-design stratégique dans une tentative de mieux comprendre pourquoi le monde est aussi incompréhensible et qu’est-ce qu’on peut faire avec ça à partir de maintenant.


J’ai essayé. J’ai essayé beaucoup de choses. À plusieurs niveaux avec une diversité d’outils plus que suffisante.


Et pourtant.


J’ai aussi fini en dépression environnementale, une allergie aiguë du ‘système’ existant et 2 épuisements professionnels dans mon sac à dos d’expérience. Le tout en 5 ans de carrière très prometteuse et fascinante. Du moins, vu de l’extérieur.


C’était toute une période remplie des hauts et des bas assez rock&roll. Ouf. What a ride!

Merci, mais non, ça va, j’ai eu ma dose.


Je vais aller par là-bas à la place. Je ne sais pas trop ou encore, mais je ne veux plus être ici.

J’ai plus envie de jouer à ça avec vous. Ce n’est pas drôle votre truc en fait et ça fait réellement souffrir les gens et en plus c’est de la bullshit que vous avez le bien-être de notre planète et de nos enfants dans vos intentions. Vos actions disent le contraire!


OK, bye et à la prochaine (ou pas) !

Et c’est comme ça que le projet de SYSTEM CREATION était conçu dans mon esprit.

Maintenant, j’avais besoin de créer mon propre jeu qui faisait du sens pour moi et qui était cohérent avec qui je suis et les valeurs que je porte.


La première année était un peu comme porté un bébé. Je ne pouvais pas faire grand-chose dans la forme. C’était une idée. Très claire à l’intérieur de moi, je savais que c’était ÇA, mais je n’avais pas encore appris le langage pour pouvoir en parler, l’observer et interagir avec à l’extérieur de moi.


Cette semence de projet que je ressentais dans mon cœur avait besoin de germer, de s’incuber, de connecter avec mes racines et de se nourrir des forces de la nature avant de sortir du sol et de pousser par soi-même.


J’avais aussi besoin de me régénérer de mon second burnout et de ramasser les morceaux de ma conscience un peu perdus dans pas mal d’espaces-temps différents avant de me lancer dans une nouvelle aventure professionnelle.


Donc, ce projet se développe à une lenteur qui ne m’est pas familière et qui me sort de ma zone de confort avec mes élans naturels de commencer à FAIRE des trucs là, tout de suite.

On apprend à danser ensemble de façon plus synchro. C’est cool, ça fait partie de la ‘game’.

Je réalise de plus en plus que ce projet a déjà était en moi depuis le début. Et que tout ce que j’ai vécu à date faisait partie de mon éducation de la Vie pour m’amener jusqu’ici.

Tout le cheminement jusqu’à maintenant aussi turbulent et bizarre qu’il puisse paraitre m’a amené à ‘’pelleter ce genre de nuages’’ maintenant. Ça m’a permis de finalement faire ce qui me passionne pour vrai et réaliser mon rêve d’enfant pour jouer à mes jeux préférés quand je le veux, avec qui je le veux et comment je le veux.


Mais, ce n’est jamais aussi facile. Quand on change de jeu, le jeu lui-même évolue aussi. Et, on doit apprendre à jouer à nouveau.


Et maintenant, je vois mieux que ce n’est pas un projet comme les autres.

Celui-là a son propre rythme à lui. Celui-là m’initie d’une manière que je ne connais pas encore. Il est connecté à la nature et aux cycles des choses à sa propre manière. D’une manière qui me fait travailler pas mal sur mon système personnel à moi, mes croyances, mes conditionnements et même sur ma manière de faire la ‘business’!


Il est beaucoup plus aligné avec une version de cohérence et d’harmonie qui dépassaient clairement les outils, les normes et les pratiques que j’ai apprises jusqu’à maintenant.

La planification stratégique, la gestion budgétaire, le marketing, la relation client, l’administration et tout le tralala d’un projet d’entreprise en démarrage prennent une forme beaucoup plus intuitive et beaucoup plus inconfortable pour moi. Mais, ce processus est assez fascinant et ‘gouteux’ à date.

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Le projet est né en début d’année et se porte bien. On apprend à faire de premiers pas ensemble et on s’assure de s’entourer des ressources nécessaires à notre évolution et notre expansion, espérant un peu moins turbulente que d’habitude.


On est encore un peu dans le cocon familial pour préparer notre sortie dans le monde de façon la plus juste et la plus cohérente autant pour moi que pour SYSTEM CREATION.

Donc, oui même si on est pas mal occupés avec toutes sortes de trucs ces temps-ci, le ‘marketing’ public prend un peu plus de temps que prévu finalement. Ça va venir quand c’est le temps comme on dit.


Un pas à la fois. Lentement, mais surement.

Une de mes taches à faire cette semaine était de préparer des documents de support pour expliquer mon projet mieux à un journaliste qui me supporte dans ma démarche de visibilité dans le cadre de ma nomination comme le projet Coup de Cœur du Scientifique en Chef du défi OSEntreprendre.


J’avais un peu de la procrastination à compléter cette tâche et je ne comprenais pas pourquoi.

En fait, les questions que ce journaliste m’a posées pendant notre entrevue téléphonique avaient besoin pas mal plus d’espace pour se déposer dans mon Être comme il faut.

Ce n’est pas de la procrastination, ça fait partie du processus de la création!

Et quand, on me demande comment mon projet ‘’challenge’’ et avec quoi il contribue pour le milieu de la science au Québec, ça vient chercher loin.


Ça l’air d’une question toute simple et normale, mais dans mon cas, cette question est beaucoup plus personnelle et qui avais besoin d’être posé plus sous cette forme avant toute chose. J’avais besoin de parler avec l’artiste en moi pour préparer un dossier stratégique pour mon collaborateur!


Je réalise que la relation que mon projet a avec le domaine de la science, de l’ingénierie, de l’art, de la nature et de la vie en général a besoin d’être contemplée un peu plus en profondeur à l'intérieur de moi avant d’être mise dans mon ‘plan stratégique’ et ma stratégie de communication.


Ça fait partie de l’apprentissage aussi, comment on fait émerger un système qui se crée de lui-même et en cohérence avec son environnement.


Bon, je pense que je suis près de revenir dans mes taches plus ‘business’ maintenant.


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