Je me souviens
- Kateryna Derkach
- 16 mars 2024
- 2 min de lecture
Titre: Je me souviens
Ai-je ce droit? Que de m'en souvenir
Sachant que je ne suis
qu'une simple immigrante.
Vu que j'ai un petit accent
on dirait que je ne devrais pas
tout à fait comprendre.
On se souvient de quoi au juste?
De qui? Pourquoi? Et enfin,
on y est-il allé là où on tant voulait?
Ça sert à quoi la mémoire?
Si on répète sans cesse
notre propre histoire.
Je me souviens aussi très bien.
Parce que je marche ainsi
avec nos vécus et nos souffrances.
Je vis, je rêve et j'aime ici.
Tout comme toi et eux
je crée mon histoire d'enfance.
Et, ce depuis encore plus longtemps
que même le lieu de mes aïeux
ou du moins, en apparence.
J'ai choisi de faire ma vie aussi
Même si je ne suis ici
qu'une pauvre immigrante.
Quand même, c’est ma demeure
Et non, ce n’est pas chez vous ici.
Eh bien, vous avez tant raison
La Terre est ma maison.
Mais, comment être libre
dans le monde, si même
mon corps ne sait plus l'être.
Comment aimer sans
pouvoir parler pour vrai
Comment changer
sans oser la vulnérabilité
Comment faire la paix
sans se pardonner.
...
On s'en souvient.
Et non, je n’y crois plus.
On se rappelle les causes,
mais on ne dirait pas tant
de conséquences.
On pointe du doigt et se moque
même dans nos livres d'histoires
de nos erreurs et victoires.
On joue la victime et le héros.
Sans ne jamais comprendre
que c'est peut-être ça la cause
d’autant de nos souffrances.
Et si jamais, personne n’est à blâmer.
Quel serait le monde à notre goût
pour ce genre de revécu?
Et, si on créait un monde sans armes.
Sans pouvoir et sans gloire pour les rois,
mais, bien pour nous et le futur de nos enfants.
Pour celles et ceux qui marchent sur Terre
Et, non pas les plus vicieux qui volent les cieux
et les réels et ceux dans notre imaginaire.
....
Je choisis la vie, l'amour et la nature.
Les conséquences sur eux
c'est ça qui crée ma cohérence.
Ça donne du sens et ça régénère
même notre abondance.
Ma souveraineté est
ma vraie jouvence.
La vie en liberté est
toute une jouissance
qui certainement changera
la profondeur de notre
réelle délivrance.
Je me souviens de qui je suis.
Et, j'ai le droit à ça,
même si je ne suis qu'une
parmi d’autres immigrantes.
