La Sagesse du Nonsense (Partie 8)
- Kateryna Derkach
- 16 nov. 2024
- 14 min de lecture
C’est quoi la vraie morale de toute cette histoire collective de notre nonsense si intimement partagé entre nous?
Quelle est la sagesse réelle derrière cette prise de conscience si systémique et si complexe ?
J’ai exploré plusieurs systèmes et enjeux dans mes réflexions précédentes. J’ai lancé des clins d’œil pas trop subtils à certaines industries et secteurs, soulignant des incohérences que nous vivons tous dans notre réalité partagée et notre société globale.
J’ai surtout parlé de ce que je connais, ou du moins ce que je crois connaître. Mais je suis bien consciente qu’il y a encore un tas de choses que je ne comprends pas pleinement. Tant de nonsense dans ce monde m’échappe encore, des absurdités que je ne peux ni ressentir avec la présence nécessaire ni appréhender avec compassion… pour le moment.
Je sais que ce que je partage peut susciter des émotions fortes. Mon but n’est ni de vous mettre en colère, ni de vous effrayer, ni de vous faire culpabiliser inutilement. Mon intention est que, face à nos enjeux collectifs, nous réalisions aussi la puissance véritable de notre pouvoir d’agir et de créer des changements réels.
Il n’y a personne à blâmer ou à juger.
Si on est vraiment honnête avec nous-mêmes, peu importe notre rôle ou notre travail, on contribue tous à un certain niveau de nonsense dans le système. Au fond, tu sais déjà quelles actions dans ta vie personnelle ou professionnelle ne sont pas tout à fait logiques, cohérentes, ou même sensées.
C’est toujours plus facile de juger les autres. Mais il est bien plus difficile de concevoir des stratégies pour corriger les absurdités dans nos propres vies ou dans ce que nous apportons au monde.
C’est plus simple de critiquer les politiciens ou nos patrons que de trouver le courage de transformer ce que nous pouvons changer nous-mêmes. Prendre la responsabilité de nos propres actions et affronter nos propres failles est un défi bien plus grand que de pointer celles des autres.
Le but n’est pas de créer "la justice" dans le monde, mais plutôt de cocréer un monde plus juste, cohérent et bienveillant. Imagine une Humanité qui n’a même pas besoin de justice basée sur la punition ou le jugement de l’autrui, mais qui est portée par l’entraide, l’harmonie et la pure joie de vivre.
Tu ne peux pas régler tous les problèmes du monde, alors n’essaie même pas.
Mais tu peux faire une immense différence en osant dire ta vérité et en agissant sur une incohérence, aussi minime soit-elle, dans ta réalité personnelle. Ne dis pas aux autres quoi faire ; fais toi-même quelque chose qui nous rapproche de la vision d’un monde collectif que tu aimerais voir.
Fais ce qui est juste et cohérent pour toi et pour ceux que tu aimes. Ne gaspille pas ton énergie à te battre contre ce qui échappe à ton contrôle.
Investis ton temps, ton énergie et tes ressources dans ce qui profite à l’Humanité et à la Terre, pas dans le système fictif du nonsense.
Agis à partir de l’amour, pas de la peur.
…
Une histoire que l’on co-crée pendant qu’on marche.
C’est une histoire que nous écrivons ensemble, un monde que nos petits-enfants hériteront. C’est un système qui reflète notre conscience collective en ce moment précis de l’Histoire. Il n’y a rien à juger, mais beaucoup à reconnaître.
En vérité, le système, c’est nous.
Il est le miroir de toutes les parties de nous que nous n’osons pas regarder en face. Nous avons projeté notre inconscience collective sur ce système. Nous lui avons confié le pouvoir de "gérer" ce que nous n’avons pas le courage d’assumer.
Le système fait ce que nous refusons de faire.
Il est puissant parce qu’il puise dans une source d’énergie brute et presque infinie : notre inconscience collective. Il se nourrit de nos peurs, de nos hontes et de nos frustrations non vécues ni comprises.
Toute énergie que tu manipules inconsciemment appartient au ‘’système’’. Tout pouvoir que tu ne réclames pas nourrit directement ce système.
Pour le rendre moins énergivore et plus cohérent, il faut lui retirer ton pouvoir, et c’est cela qui te fait si peur. Parce que l’énergie que tu reprends du système, c’est ton propre ombre.
Reprendre ton pouvoir implique de régénérer ta conscience, d’affronter tes "démons" intérieurs et d’intégrer tes parts d’ombre. C’est la seule voie pour accéder à ton véritable pouvoir de création.
Si tu veux un système plus conscient, tes contributions personnelles à sa cocréation doivent l’être tout autant. Si tu veux que le système ait du sens, chacune de tes actions doit en avoir un, au moins pour toi.
Le système est ce qu’il est parce qu’il est nourri par notre inconscience collective, pas par notre sagesse.
On récolte ce que l’on sème.
Nous avons semé la peur, le jugement et des hontes ancestrales dans le système. Il est donc logique qu’il soit aujourd’hui dysfonctionnel et confus.
Un système devient ce qu’on lui donne à manger. C’est vrai pour ton corps, ta vie et même pour notre société globale.
Et si, collectivement, nous décidions d’alimenter notre système avec de l’amour, de la confiance, de la paix, de la conscience et de la joie ? Peut-être que ce système commencerait à produire tout cela pour nous aussi, qui sait.
Et si, au lieu de demander au système d’éviter ce que nous craignons, nous lui demandions de co-créer avec nous la réalité que nous désirons tant ?
Qu’est-ce qui pourrait alors se produire ?
…
C’est quoi une révolution?
Une révolution, c’est un changement profond et souvent soudain qui bouleverse de manière significative un système établi, qu’il soit social, politique, économique, ou culturel.
Ce n’est pas juste un changement, c’est une transformation radicale qui touche à la manière même dont les individus et les sociétés fonctionnent. Elle peut émerger pacifiquement ou violemment, mais elle provient toujours d’un désir collectif de répondre à des injustices, des oppressions ou des limitations dans le système existant.
Si je partage mes pensées ici, certains pourraient commencer à penser que je suis une “révolutionnaire radicale”.
Mais en réalité, ce n’est pas le cas. Je suis contre la révolution rapide et radicale au niveau macro, car il est pratiquement impossible de mener une telle transformation de manière réellement pacifique et cohérente.
Je suis avant tout pour la paix.
Même si j’ai une profonde admiration pour l’innovation, la transformation et le changement “next-level”, les questions de paix ne sont pas discutables pour moi. Je refuse de prendre le risque de générer de la violence sociale dans la communauté pour rien. Ce n’est pas tout le monde qui est prêt à entendre ce que je partage ici. C’est essentiel de le comprendre.
Tout le monde n’est pas encore capable de passer à l’action pour effectuer un véritable changement. Et il ne sert à rien de les forcer à voir la réalité telle qu’elle est, ou à agir s’ils ne sont pas prêts à le faire de manière sécuritaire et mature.
Si certains ne sont pas encore prêts à agir dans le système, c’est probablement parce qu’ils sont encore blessés, traumatisés, et remplis de peur. Ils ont encore besoin d’amour et de soutien pour guérir leurs propres blessures avant de pouvoir affronter celles de la société dans son ensemble.
N’essaye pas de leur dire pourquoi ils doivent prendre la responsabilité. Reprends ton pouvoir, agis en conscience et avec une véritable responsabilité toi-même. C’est ainsi qu’ils auront le courage de suivre ton exemple en toute simplicité, plutôt que de les juger pour aucune raison.
…
Il existe une différence majeure entre une transition et une révolution.
Ce qui aurait le plus de sens collectivement, c’est une transition cohérente, consciente et réellement inclusive de toutes les sous-communautés qui forment un macro-système social.
La révolution, elle, naît d’un ras-le-bol profond, d’une volonté de tout bouleverser, de tout casser, souvent dans un état de frustration où on est prêt à tout essayer. Le désordre social accompagne inévitablement la révolution, car elle, tout comme le système qu’elle conteste, est nourrie par notre inconscience collective.
Nous reprenons notre pouvoir, mais en réalité, ce pouvoir est fait de notre propre inconscience et de nos démons intérieurs. Voilà ce que représente une révolution.
C’est un transfert de pouvoir au niveau individuel, mais il faut bien comprendre que ce pouvoir, au début, n’est pas élevé en vibration, il n’est pas joyeux. Au contraire, il est souvent brisé, fragmenté, en proie à l’inconscience collective. Si une personne n’a pas les moyens de transformer cette énergie en actions justes et responsables, elle peut vite devenir violente, confuse, et détruire sans vraiment pouvoir créer rien d’utile ou de durable.
Une révolution, c’est agir sans direction, en espérant que ça fonctionne cette fois.
Une transition, en revanche, c’est une prise de conscience profonde de la réalité, une construction collective d’une vision partagée, et une collaboration de tous pour co-créer une société qui reflète nos rêves et nos aspirations les plus authentiques.
La transition est un processus plus lent, plus cohérent, plus logique, mais surtout bien plus sûr et agréable pour nous tous. C’est une transformation consciente de notre réalité collective.
La révolution, elle, est une réaction collective issue d’un trop-plein de frustration intérieure. Les réactions, surtout à l’échelle sociale, ne mènent jamais à des résultats productifs. Les révolutions sont dangereuses à l’échelle macro.
Pour créer un système qui fait du sens, on ne doit pas réagir, on doit agir.
Mais pour agir de manière juste, il faut d’abord guérir. Cela est valable tant sur le plan personnel que collectif. Et pour guérir réellement, nous avons besoin les uns des autres.
La guérison véritable va bien au-delà du cabinet d’un psychologue ou d’un thérapeute. La guérison se déroule dans chacune de nos actions, chaque moment où nous agissons avec plus de conscience, de bienveillance et de présence. Peu importe où nous sommes : à la maison, à l’école, au bureau, dans la nature, ou dans la rue.
On peut guérir où on veut, en faisant n’importe quoi, car la guérison est d’abord un choix. Ce n’est pas une stratégie particulière, mais une attitude.
Une transition pacifique est en fait une révolution radicale pour ceux qui choisissent de guérir leur propre être en agissant de manière authentique et responsable dans le monde.
La transition, c’est aussi savoir ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain. Elle honore notre héritage ancestral et la sagesse collective. Dans une transition, toutes les générations collaborent autour d’une vision commune.
En revanche, la révolution détruit souvent encore plus notre culture et nos liens avec nos ancêtres. Elle engendre des guerres intergénérationnelles au lieu de nous unir pour créer un monde plus harmonieux.
La transition, c’est une reprise du pouvoir qui se fait progressivement, consciemment et pacifiquement, dans le respect d’autrui, peu importe qui cet “autrui” est. Une transition est une transformation collective qui émerge de la communauté elle-même, quand c’est juste, à son propre rythme, selon ses propres processus d’intégration et de cocréation.
Une révolution, elle, éclate du chaos des âmes rebelles et du non-sens systémique. Elle a besoin de détruire pour faire entendre son point de vue. La transition, elle, ne fait que bâtir, transformer, régénérer et cocréer.
La révolution repose sur la peur, la force et le déni.
La transition repose sur la conscience, le pouvoir et la responsabilité.
…
Notre macro-système actuel repose principalement sur notre inconscience collective.
Plus nous nettoyons et régénérons notre inconscience, plus le système s'adapte et se régénère aussi.
De quoi est faite notre inconscience collective et comment faire du ménage là-dedans comme il se doit ?
L'inconscient dans son ensemble est principalement constitué des traumas personnels, ancestraux et collectifs. Ce sont nos parties blessées, terrifiées ou abusées dans le passé qui se cachent là-bas. Ce sont nos peurs, peines, hontes, culpabilités et frustrations non pleinement vécues et pas encore intégrées de manière appropriée dans notre propre conscience.
Au niveau personnel et ancestral, chacun a sa propre histoire, son propre pouvoir et sa propre blessure. Chaque personne, tôt ou tard, va faire face à sa propre guérison individuelle. D'une manière ou d'une autre, chaque famille va aussi faire face à sa blessure ancestrale pour guérir sa propre micro-communauté.
Et, qu'on le veuille ou non, les plus avancés et ceux qui ont le plus de courage feront aussi face aux plus grands de nos traumas collectifs.
Il existe une grande diversité et des nuances différentes dans les blessures personnelles. Autant il y a de personnes ou de familles, autant il existe des traumas très uniques et très sophistiqués.
Au niveau collectif, en revanche, c’est assez simple et direct. Il y a principalement trois grands traumas différents dans notre système sociétal macro et dans notre inconscience collective.
Tout le système global repose sur ces trois traumas très intenses, très profonds et très douloureux. Ce sont les trois monstres qu'il faut conquérir (ou plutôt accueillir avec l'amour) pour passer de l'autre côté.
Lorsque l’on guérit de façon authentique, cohérente et responsable ces trois macro-traumas dans notre communauté, le système, la société et le monde se transforment simultanément et même très magiquement.
Si nous arrivons à concevoir un système sociétal partagé et une civilisation basée sur la conscience et la sagesse collective et non sur ces traumas passés et nos peurs bien enfouies, nous pourrons tous vivre dans la véritable abondance, en parfaite santé et dans la joie pure. Tant localement que globalement.
Ces trois principaux traumas collectifs sont : la survie, le patriarcat et la colonisation.
La survie concerne toutes les souffrances de notre histoire collective liées à la guerre, à la famine, aux pandémies, aux changements climatiques ou autres désastres ayant mis en danger nos ancêtres, nous-même ou l’humanité dans le passé.
C’est aussi une forme de traumatisme du sur-individualisme. Lorsqu’un individu est constamment en mode « survie », il ne peut penser qu’à lui-même. Pour pouvoir se protéger convenablement, son système nerveux fonctionne en mode « moi contre le monde entier ».
Si une personne est en situation de survie ou dans la peur de de pas pouvoir survivre, elle ne peut penser aux intérêts de la communauté ou être au service de l'autre.
Biologiquement parlant, elle ne peut être qu'égoïste et penser à sa propre survie.
Les narcissiques et les égoïstes de ce monde sont souvent pris dans la blessure de survie et une peur très profonde, sans même s'en rendre compte. Leur cerveau ne peut pas percevoir l'autre, il ne peut que penser de manière individualiste s’il a peur pour sa survie, même si cette peur de survie est purement psychologique ou même inconsciente.
En réalité, nous sommes déjà tous et toutes : gauche et droite, bien et mal, et tout le reste.
Ton positionnement actuel sur la boussole politique n'est qu'un reflet de tes propres croyances, tes peurs personnelles et tes besoins du moment. Tu votes pour le système qui correspond le mieux à ton propre état de conscience et de ton propre avancement sur la pyramide de la réalisation personnelle.
Tu choisis ce qui fait du sens pour toi. L'autre choisit ce qui fait du sens pour lui. Et l'objectif est de bâtir une vision collective et commune qui inclut les besoins et réalités de chacun des sous-groupes : les gauches, les droites, les verts, les jaunes, etc.
Le macro-système inclut tout le monde. Les personnes au pouvoir ne devraient pas seulement représenter ceux qui les ont élus, elles doivent représenter toute la population de manière radicalement inclusive, peu importe quoi.
La politique n'est pas supposée diviser et polariser la communauté locale. Bien au contraire, le vrai but de la politique doit être sa capacité à mettre en place une vision rassembleuse, celle qui représente les intérêts et les visions authentiques de tous.
La politique devrait nous aider à nous unir et à collaborer de manière encore plus efficace entre nous, non à nous diviser, nous manipuler et nous contrôler.
Nous devrions voter pour des visions, des politiques et des stratégies collectives, non pour des politiciens, des partis politiques ou des autorités virtuelles.
Nos politiques doivent nous servir à vivre et non à décider qui a droit à la survie et qui ne l’a pas.
…
Le trauma du patriarcat est lié à notre pouvoir personnel.
C’est toutes les fois qu’une personne a agi en utilisant son pouvoir personnel pour écraser ou dominer l’autre.
Parfois, c’est le père ou la mère de la famille qui abuse de son pouvoir sur les enfants. Parfois, c’est le gouvernement ou les patrons. Parfois, ce sont les hommes sur les femmes. Parfois, ce sont nos mentors, professeurs et prêtres. Parfois, ce sont des criminels et parfois ce sont les gens les plus gentils qu’on aime le plus.
Ce trauma est très profond et très complexe.
On est très loin de pouvoir s’imaginer un monde où personne n’exerce de pouvoir de contrôle ou d’autorité sur quelqu’un. Où chaque individu est considéré comme souverain, libre et totalement responsable de ses actions.
On a encore un long chemin à parcourir collectivement pour intégrer la véritable sagesse de ce trauma collectif et pour savoir comment convenablement le guérir dans notre conscience personnelle et collective. Il faut prendre cela doucement, gentiment et très lentement.
L’apprentissage des dynamiques de pouvoir cohérentes et respectueuses commence dans nos familles et dans nos entreprises. Pour s’assurer que ton propre gouvernement ne t’abuse pas un jour, il faut que tu t’assures que tu sais comment vivre sans devoir abuser ou contrôler les autres. Ou l’inverse.
On n’est pas ici pour prouver qui est plus malin ou plus fort.
On est ici pour apprendre comment combiner nos sagesses et collaborer avec l’humanité entière de façon cohérente avec nos puissances respectives.
…
Le trauma du colonialisme est encore plus collectif et très systémique.
Il est aussi lié au pouvoir, mais au niveau des groupes et des collectivités entières et non seulement des jeux de pouvoir personnels ou individuels. C’est la guerre des classes sociales, des ethnies, des lignées ancestrales complètes et des élites.
C’est collectif contre collectif. Une idéologie ou un système de croyance entière contre un autre. Il n’y a rien de purement « personnel » là-dedans. C’est pour cela que c’est aussi dangereux et cela peut être très dévastateur.
Dans ta tête, tu représentes les intérêts de ta nation au complet quand tu es pris dans le trauma du colonialisme. Tu agis pour garantir la survie de ton peuple. Tu t’en fiches de brûler une forêt ou de tuer des personnes que tu ne connais pas, si dans ta tête tu protèges les intérêts de ton propre groupe ou de la communauté locale.
Quand tu es pris dans le trauma du colonialisme, tu peux très facilement justifier une guerre ou un génocide contre un autre peuple.
Si ta population entière est prise dans le trauma du colonialisme, tu peux ouvertement faire de la violence aux autres et tout le monde va s’en foutre. Le monde va même l’encourager et potentiellement même le financer. Parce que là c’est la pure inconscience collective et le chaos très inconscient qui règne dans le système.
C’est la guerre des peurs collectives et des forces très malsaines. C’est souvent dans ce trauma-là qu’on peut être à la fois le persécuteur, le sauveur et la victime en même temps.
Les blessures du colonialisme sont très douloureuses et très profondes.
Il y a énormément de honte, de culpabilité, de souffrance et de peur qui se cachent derrière ces voiles de notre passé collectif.
Personne ne sait comment véritablement guérir notre humanité de cela. C’est bien trop gros, trop complexe et ça fait encore trop mal. Il n’y a presque plus de régions géographiques dans ce monde qui n’ont pas été exposées au trauma du colonialisme.
Ça aussi, c’est notre histoire, commune et partagée.
…
Ni le Québec, ni aucune autre région ne peut guérir complètement ce trauma collectif à lui seul. C’est beaucoup trop intense et extrêmement compliqué. Ce n’est pas très sage non plus pour un peuple de se mêler des blessures ancestrales des autres peuples avant de guérir les siennes.
Si on veut être véritablement efficaces, sécuritaires et cohérents, on devrait se concentrer en priorité sur l’héritage local et notre propre histoire régionale, en particulier sur le génocide de la sagesse ancestrale et sur le racisme systémique encore très présent dans notre communauté ici.
Avant de contribuer à la guérison de la colonisation en Afrique ou ailleurs, il faudrait déjà apprendre à faire la paix véritable avec les sous-communautés qu’on a abusées ici, chez nous, localement.
La réconciliation et la guérison véritable entre les peuples autochtones, les anglophones, les francophones et les allophones devraient être la priorité pour le Québec, s’il souhaite réellement faire sa part dans la transformation collective de la blessure du colonialisme.
Le Québec ne pourrait pas accéder à une conscience plus large et plus puissante au niveau mondial avant de guérir son propre passé lui-même, localement. Le Québec ne pourrait pas apprendre ou offrir aux autres la paix, le pouvoir véritable ou la liberté avant de bien comprendre lui-même comment ça marche pour de vrai.
Il ne pourrait pas accueillir avec humanité la souffrance de l’autre avant d’avoir le courage et le savoir-faire de se transformer et de se guérir pour de vrai lui-même.
…
Bon, j’ai l’impression que ça serait le dernier chapitre de cette très longue série de contemplations sur la sagesse du nonsense collectif.
J’ai éprouvé énormément de plaisir à le faire. Il se peut que j’en fasse d’autres à un moment donné ou peut-être pas. Je n’en sais rien. On verra où l’inspiration et la vie m’amènent prochainement. Mais, comme toute bonne chose dans la vie, tout prend fin un jour ou l’autre. Ça fait partie des rythmes, des cycles et des transformations.
Donc, cette série d’écriture spontanée sur le nonsense n’est pas une exception.
Maintenant qu’on a fait un très grand vol d’oiseau au-dessus de notre système collectif, il est temps de redescendre un peu sur Terre aussi.
C’est une invitation et non un ordre.
C’est de l’inspiration et non un jugement.
C’est une manière de nous aider à reprendre notre pouvoir. C’est un espoir, la foi et la confiance inconditionnelle dans notre propre humanité. C’est un chemin de guérison et de transformation qu’on marche tous ensemble.
Humblement. Respectueusement. En pleine conscience et avec la pure joie de vivre.
Cette série met en lumière beaucoup de choses inconfortables et même parfois un peu malaisantes pour certains. Mais elle donne aussi toutes les clés nécessaires pour faire les changements qu’on souhaite cocréer réellement.
Tout est déjà là. Dans notre propre sagesse collective, dans ce qui nous fait rêver et dans ce qui nous fait encore peur ou très mal, c’est déjà à l’intérieur de notre propre Être.
C’est notre essence unique, incroyablement créative et toute-puissante.
Il faut juste avoir le courage, la volonté et la bonté de le partager authentiquement, pacifiquement et librement avec les autres.
