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La Sagesse du Nonsense (Partie 6)

Il y a une envie en moi de continuer d’écrire cette série improvisée sur le nonsense systémique, mais honnêtement, je n’ai aucune idée encore du sujet précis sur lequel j’ai envie de m’exprimer aujourd’hui.



Je joue le jeu. Je me laisse guider par l’inspiration que je ressens.



Je fais confiance à la justesse de ce qui est présent, tout simplement.



Sans contrôle, sans résistance, sans jugement.



Je suis, et la réalité est, tout simplement.



On danse ensemble. On cocrée. On vit.





J’aime les jardins.



Un jardin est un espace où la Nature collabore et cocrée avec l’humain de façon très intime et interdépendante. Un jardin est un lieu où l’on peut se connecter à la réelle puissance de qui l’on est et de notre propre pouvoir créateur. La Nature elle-même nous enseigne, nous aide et nous initie.



Un jardin est la meilleure incarnation d’une cohérence systémique entre l’ordre et le chaos. La Nature est à la fois l’impossible et l’organisé.



Un jardin peut te nourrir, te rendre riche, te surprendre, te rendre heureux tout simplement.


C’est simple et complexe à la fois. C’est efficace et résilient. C’est cohérent et créatif. C’est humble, mais puissant. C’est tout simplement magique, en fait.





La symbolique de certaines choses est parfois très drôle et assez directe aussi.



J’ai débuté ma carrière personnelle au service du secteur de l’innovation environnementale, au cœur de l’industrie aérospatiale au Canada. L’industrie aérospatiale est connue pour avoir développé un langage d’acronymes très particulier. Tout y a un acronyme.



La créativité linguistique n’est pas trop leur fort, par exemple, donc la majorité des acronymes se limite aux premières lettres d’un concept très long et compliqué. Un exemple concret s’impose.



L’organisation pour laquelle je travaillais s’appelait : GARDN.



Inutile de dire que chaque personne que je rencontrais dans un contexte professionnel était confuse d’apprendre que mon travail n’avait absolument rien à voir avec les jardins, malgré le nom assez « parlant » de l’organisation.



GARDN était un acronyme pour « Green Aviation Research & Development Network ».



Comme je disais, ce sont juste les premières lettres d’un nom très compliqué. Mais le « marketing très vert » a plutôt bien fonctionné dans ce cas en particulier. Très malin et ingénieux.



Bravo, les gars.





En replongeant dans mon propre passé « corporatif », je réalise de plus en plus à quel point j’ai eu la chance d’être aux premières loges de questions très complexes concernant l’innovation systémique, la collaboration multisectorielle, le développement régional et durable.



La coopération internationale, la régulation locale, et les relations public-privé très compliquées. La gouvernance. La gestion. Le pouvoir, la peur collective et le contrôle.



Oui, j’ai payé un prix très lourd pour ce « privilège » — deux burnouts, pour être exacte — mais l’apprentissage et la sagesse auxquels j’ai eu accès durant ces expériences en valaient vraiment la peine.



Cela prend des années à intégrer et à comprendre réellement toute cette intelligence, mais le plaisir dans le processus de guérison de cette « complexité systémique » devient de plus en plus intéressant, intense et excitant aussi. Je ne peux pas le cacher.



L’intensité va dans les deux sens. Ça peut faire mal en tabarnak sur le coup, mais le bien que l’on ressent une fois qu’on voit authentiquement l’autre côté de la médaille est inestimable et très précieux aussi.



Souvent, la conscience fait « mal » et « bien » en même temps. C’est à nous de rétablir une cohérence systémique qui vibre avec notre propre justesse entre le « bien » et le « mal » perçus et d’orienter notre perception vers ce que nous souhaitons vraiment.



C’est à nous de cocréer une réalité partagée, à notre goût et à notre volonté, avec la conscience personnelle que nous possédons. On récolte ce que l’on sème. Et, c’est principalement ta propre conscience qui sème.





Inutile de dire que j’aime la politique et les jeux de pouvoir très complexes. Je suis aussi (la majeure partie du temps) très consciente du type de feu avec lequel je joue.



Beaucoup de gens pensent que mon passé m’a rendue arrogante, voire narcissique. Mais, en réalité, c’est bien le contraire. Mon passé dans des jeux de pouvoir très intenses et des politiques très compliquées m’a surtout rendue plus humble et compatissante, même envers les personnes les plus inconscientes, méchantes et ignorantes de ce monde.



J’ai compris pourquoi c’est ainsi. Et ça a fendu mon cœur pour de vrai.



J’ai compris qu’il n’y a absolument personne dans ce monde qui souhaite du « mal » à autrui. J’ai compris que chacun fait vraiment de son mieux, peu importe de quoi cela a l’air de l’extérieur. Peu importe le poste qu’il occupe et peu importe ce que fait son entreprise.



Chacun fait de son mieux.



Chacun ne peut agir qu’à la mesure de ce que sa propre conscience expérimente, de ce qu’elle désire réellement et de ce dont elle a très peur.



L’individu agit en fonction de son propre état mental et émotionnel intérieur. Son champ de vision et d’action dans le monde est le reflet de sa propre conscience personnelle. L’action réelle vise principalement à aider la personne elle-même à faire face à ses propres peurs inconscientes et à ses désirs très bien enfouis.



L’Humain agit toujours dans les meilleures de ses capacités et avec des intentions les plus « logiques » ou du moins sensées pour sa propre conscience dans le moment. Le vrai problème est que, bien trop souvent, on demande aux humains d’accomplir des tâches bien au-delà de leurs capacités authentiques.



On ne peut pas demander à une personne humaine normale de « gérer » et d’être responsable du bien-être de 1000 employés, par exemple. Cela ne fait aucun sens.



Une personne ne peut pas posséder ce genre de connaissance, de pouvoir ou d’expertise pour être le « directeur » de 1000 autres humains souverains, intelligents et puissants. Une personne ne peut pas savoir ce qu’est la vision qui fait vraiment du sens pour 1000 autres personnes (qu’elle ne connaît probablement même pas personnellement).



Si le patron ne peut pas connaître en profondeur la véritable vision commune de son équipe et de son écosystème d’affaires, il ne peut ni gérer son organisation ni ses 1000 employés de façon cohérente, efficace et résiliente.





Personne ne devrait avoir du pouvoir d’oppression sur personne.



On est tous intelligents, bienveillants et puissants à notre propre manière. Exercer un contrôle et une autorité sur 1000 autres adultes en leur disant quoi croire, quoi penser et quoi faire n’a aucun sens logique et ne peut en aucun cas être réellement efficace ou même cohérent pour personne.



Le but est qu’on apprenne à collaborer. À véritablement se faire confiance. À reconnaître qu’on est tous déjà très puissants et bienveillants. Que, bien profondément à l’intérieur de nous, on souhaite tous la santé et le bonheur d’autrui.



On souhaite tous vivre dans un environnement sain, abondant et harmonieux pour chacun.



Chacun désire que la Terre se porte bien, que la Nature se régénère. Tout le monde veut être en véritable santé, en amour inconditionnel avec la Vie elle-même et au service sincère de sa communauté locale et globale.



Tout le monde fait de son mieux. Vraiment.



Je sais que c’est difficile de le croire dans certaines situations, dans certains cas ou pour certaines personnes. Mais, tout de même, dans son essence, l’humanité est faite d’amour et de joie pure, et non de peur ou de honte.



L’homme est mis en mouvement et en action pour apprendre, pour co-créer et pour évoluer.



L’homme agit toujours dans la direction de l’expansion nécessaire pour sa propre conscience. Ce n’est pas toujours logique et cohérent pour les autres (ou même parfois pour l’individu lui-même), mais peu importe l’expérience qu’il vit ou l’action qu’il entreprend, cela sert tout de même à étendre ou à guérir sa propre conscience.



Au niveau de la conscience, tout le monde est complètement ‘’égoïste’’. Et c’est ainsi pour une très bonne raison aussi.



Ça fait partie de la ‘’game’’.



C’est contre-intuitif, mais c’est logique aussi. C’est la zone de la réelle souveraineté personnelle et de l’individualité singulière. C’est exactement cela qui te rend si unique et aussi si ‘interconnecté’’ avec tout le reste.



Plus tu touches à ton propre pouvoir intérieur et ton potentiel créatif inné, plus tu pourrais accéder aux mystères de la conscience collective aussi. Plus tu maîtrises ta propre conscience de façon responsable et authentique, plus le collectif te fera confiance pour te partager sa sagesse, son amour et son pouvoir aussi.



Ta conscience personnelle est profondément interdépendante avec la conscience collective. Tu n’as aucun réel contrôle, pouvoir ou autorité sur le collectif, mais tu as le potentiel infini de changer ta propre conscience comme tu le souhaites.



Si tu changes ta conscience, le monde changera aussi, exactement à ton image.





Si chaque personne fait réellement de son mieux, peu importe quoi, pour de vrai. Le prochain sujet de conversation devient très naturel et assez logique. Ça sert à quoi exactement le système légal basé sur la punition et l’emprisonnement ?



De façon concrète et rationnelle, en quoi servons-nous réellement notre société en mettant en prison une personne qui a fait de son mieux dans la situation où elle a été, dans le contexte en question pour lequel elle a été jugée ‘’coupable’’ ?



Peu importe le crime qu’il a commis, quels sont les réels coûts, bénéfices et avantages au niveau systémique pour nous tous de le punir et de le mettre en prison ?



À un moment donné, en tant que société, on devrait peut-être réaliser que la personne qui a agi de manière nuisible ou néfaste envers autrui a besoin de guérison profonde elle-même, probablement même plus que sa victime. C’est seulement une personne en souffrance profonde intérieure (ou en situation de survie) qui pourrait faire du ‘’mal’’ aux autres ou à la Nature.



Si quelqu’un commet un crime, il a besoin d’éducation, d’amour et d’espace pour se guérir et pour régénérer sa conscience, et n’a pas besoin d’être puni. Le punir risque de le rendre encore plus confus, souffrant et même déconnecté de lui-même.



Si on est vraiment honnête avec nous-mêmes, on sait déjà que la plupart des personnes qui sortent de prison ne deviennent pas vraiment de meilleurs citoyens par la suite ; bien plus souvent que son contraire, ils deviennent des criminels encore plus expérimentés et encore plus cruels.



Si tu punis ou juges une personne qui souffre profondément elle-même, tu risques de la retraumatiser encore plus. Tu risques de fragiliser sa santé émotionnelle et mentale encore plus. Tu risques de créer de réels psychopathes et sociopathes à partir de personnes qui ont simplement besoin d’aide en les envoyant en prison.



Ça ne sert à rien de logique de punir quelqu’un, à part pour satisfaire ta propre soif de vengeance et pour nourrir tes propres ‘démons’ inconscients avec la souffrance profonde que tu as le pouvoir d’imposer à l’autre.



Bien souvent, on punit l’autre à cause de notre propre haine, honte, peur et culpabilité.



On projette sur le ‘’coupable’’ ce qu’on n’a pas le courage de voir, de ressentir et de reconnaître en nous-mêmes. On pense que l’autre ne mérite pas la guérison et le pardon authentique, parce qu’on n’est pas encore capable de se pardonner nous-mêmes non plus.



On pense que nous non plus, on ne mérite pas la guérison réelle et complète de notre propre être.



Très souvent, bien profondément à l’intérieur de nous, on souffre tellement nous-mêmes qu’on veut voir les autres souffrir aussi. Probablement, on a été puni ou abusé de façon cruelle et injuste dans notre propre passé et maintenant on veut faire vivre ça aux autres, même si on ne les connaît pas vraiment.



Si on est très sincère avec nous-mêmes, on peut réaliser qu’en jugeant le ‘’coupable’’, on condamne notre propre conscience à la réelle opportunité de guérison et de transformation.



Notre incapacité, manque de volonté et résistance à pardonner l’autre sont proportionnellement liés à notre propre frustration, peur, honte et culpabilité profonde.



On pense souvent qu’en mettant l’autre en prison, on va souffrir nous-mêmes un peu moins ou être plus en ‘sécurité’. Mais, c’est très rarement le cas dans la vraie vie.



En réalité, peu importe si l’autre est en prison ou en thérapie, tes propres ‘démons’ et insécurités ne vont pas disparaître nulle part. Tu ne vas pas plus guérir ton être même si tu punis et emprisonnes l’autre. Tu pourrais mettre la population complète en prison, mais si tu as peur de te faire voler ou abuser, tu vas avoir peur de toute façon, peu importe quoi.



Parce que c’est dans ta propre conscience que ta peur habite et ta vengeance s’expérimente, et non chez l’autre ni même à son dépend.





J’ai commencé cette réflexion en parlant des jardins, de leur magie et de leur créativité.



J’ai exploré la complexité des transformations systémiques et la ‘’gestion’’ fondée sur des dynamiques de pouvoir cohérentes et logiques entre nous. Je vois le ‘’travail’’ et le service véritable comme une des plus grandes opportunités pour créer des changements durables, logiques et rapides au niveau collectif.



Le travail peut nous rendre encore plus malades et malheureux, ou bien il peut nous guérir et nous transformer collectivement de façon très agréable et très efficace.



Pour une immigrante comme moi, c’est curieux d’observer l’évolution naturelle des employeurs les plus honorés et les plus aimés au niveau provincial, comme Desjardins ou Hydro-Québec par exemple.



Quand je parle aux parents et aux grands-parents de mes amis, ils ont tous des étoiles dans les yeux et une réelle fierté dans le cœur lorsqu’ils racontent comment c’était un plaisir, un bonheur et un privilège de pouvoir travailler dans ces magnifiques organisations, innovantes, populaires et responsables.



Honnêtement, quand je les écoute, ça fait rêver, pour de vrai, de travailler pour un employeur comme ça. Moi aussi, j’aimerais ressentir cette fierté, ce bonheur et cette reconnaissance pour l’entreprise dans laquelle je travaille.



Et pourtant, la plupart de mes amis qui ont travaillé chez Desjardins ou Hydro-Québec au cours des dix dernières années ont presque tous vécu un burnout ou ont tout simplement quitté l’entreprise. Je me demande vraiment ce qui a bien pu se passer en si peu de temps.



En une seule génération, on a réussi à transformer ces plus grandes fiertés nationales en employeurs du système, comme tous les autres – ceux qui abusent leurs propres employés, appauvrissent leur communauté locale et détruisent la Nature elle-même. C’est à la fois curieux et extrêmement triste.



On juge comment les autres se détériorent, deviennent inconscients, finissent par ressembler à n’importe quoi devant nos yeux, mais que faisons-nous de notre propre héritage culturel, industriel et communautaire ?



Comment avons-nous transformé nos propres fiertés et réussites en un véritable ‘’n’importe quoi’’ ?



Comment nos innovations les plus radicales et nos bonheurs collectifs ont-ils pu devenir nos propres abuseurs et nos propres souffrances aujourd’hui ?



Comment avons-nous pu détruire aussi royalement et aussi efficacement notre propre jardin magique et collectif ici ?



Au bout du compte, c’est qui le véritable problème : la Nature ou le jardinier ?



Nos semences ou nos récoltes ?



L’ignorance ou la conscience ?



La communauté ou l’individu?



Le système, l’autre ou le soi?




 
 
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