LA MORT ET LA VIE COCRÉENT L'AMOUR
- Kateryna Derkach
- 18 mai
- 10 min de lecture
I
Les dichotomies et les paradoxes
Les mystères, les secrets et les miracles
Les possibles qui donnent la naissance
À des multi-univers des impossibles.
Le noir des plus sombres, froids et terrifiants
Avec aveuglante lumière blanche, si perçante
Qui nous déstabilise ici et ébranle encore plus
Que la laideur de nos ombres si bien cachées.
On est devenu des pervers du bien et du mal
De la dictature raisonnable de pensée morale
Qui prime sur la sagesse du corps et de l'âme
Qui dit à notre cœur qu'il est ben trop intense.
On est la victime et le créateur tout puissant
De nos croyances si douloureuses et plates
De nos limites qu'on s'invente et s'impose
Juste pour nier nos désirs les plus profonds.
II
On a cocrée la meilleure comédie qu'il y ait
Pourquoi si peu de monde s'amuse, ne rit pas
Pourquoi autant de personnes voient la tragédie
Alors que même le soleil trouve ça super hilarant.
Pourquoi notre humanité est si absurde
L'espèce la plus ''intelligente'' à son école,
Mais la plus conne dans la Nature sauvage
Qui prie le Dieu et la science pour de l'amour.
L'humanité qui vit même exacte histoire
Depuis les nuits des temps si éternelles
Et, elle semble toujours ne pas comprendre
Que la Vie n'est rien d'autre, que de l'Amour.
L'homme est devenu tellement perdu, confus
Qu'il cherche l'éternité dans la souffrance dure
Il détruit l'avenir pour les générations du futur
Juste pour prolonger la survie de son égoïsme.
III
La Mort respire avec toi à tout instant
C'est un phénomène assez omniprésent
Même ceux qui sont encore en pleine vie
Sont constamment en train de mourir.
Tout le monde en a déjà entendu parler
Tout le monde connaît quelqu'un de mort
Tout le monde se doute qu'il mourra un jour
Tous sont en interconnexion intime avec la mort.
Et pourtant, c'est le plus gros tabou caché
Dont personne n'en comprend rien de vrai
Ça fait partie intégrale de nos expériences
Mais, on n'a pas de cours de Vie et de Mort
On apprend des maths et des physiques
La littérature et la philosophie moderne
La sociologie très numérique et virtuelle
Mais aucun temps pour parler d'Amour.
IV
Il y a des choses qui sont importantes
Pour littéralement chaque humain
Comme sa santé et paix intérieure
Comme son plaisir et son évolution.
Comme ses rêves dessinant la réalité,
Comme ses pensées et ses émotions
Comme sa créativité et sa puissance
Comme le vrai amour, la vie et la mort.
Mais, aucun de ces sujets ne semble
Avoir de la signification quelconque
Dans ce qu'on donne à comprendre
À nos enfants dans nos sages écoles.
Ils connaissent le tableau périodique
Et celui de la multiplication par cœur
Ils ont appris les noms des présidents
Et ils comprennent la langue des robots
V
Ils peuvent décrire les fleurs en chiffres
Montrer en formules leur odeur unique
Ils peuvent même transformer leurs gènes
Mais, ne savent pas que cette fleur les aime.
Ils ne savent pas non plus comment
Aimer cette douce fleur véritablement
Avec la tendresse pour son essence
Avec le respect pour son élan vital
Comment prendre soin de sa beauté
Non pas dans notre bocal encloisonné
Mais dans son environnement naturel
Là où elle désire partager sa senteur
Ils ne savent pas non plus comment
Respecter les autres fleurs sauvages
Ils pensent que leur agriculture raciste
Est la meilleure innovation du monde
VI
Ils se croient les gardiniers des fleurs
Qui ne poussent pas dans leurs jardins
Qui n'étaient pas planté au sol par eux
Mais, ce sont eux qui ramassent les fruits.
C'est eux qui décident quelle fleur mérite
D'avoir accès à la terre, l'eau et le soleil
C'est eux qui décident ce qu'ils préfèrent
Pour devenir le maître naïf de la Nature.
Même la logique et sa physique
Même la raison super scientifique
Sa géographie et sa chimie biologique
Tous lui chantent la même histoire d'amour.
Et les dieux, et les anges et les démons
Se sont mis à te parler de la même vérité
Même eux, ils ont déjà réussi à faire la paix
Et toi, tu continues à t'obstiner. Pourquoi?
VII
Tous les chemins mènent à l'amour sauvage
Peu importe la carte en main ou les détours
Tu es toujours à la bonne place et moment
Tu ne peux juste pas te perdre, si tu y crois.
Les vrais étudiants de l'alchimie de l'amour
Ne savent même pas s'ils sont morts ou non
En réalité, ils s'en foutent complètement de ça
Car la vie est déjà trop vivante et remplie pour eux.
Ils marchent entre les réalités et les mondes
Avec la subtilité si sublime et imperceptible
Ils sont nés entre et dans les univers parallèles
Toute leur expérience de vie est déjà cosmique.
Ils n'ont jamais oublié leur origine des étoiles
Ils voient déjà en couleurs les perspectives
Pour eux, la conscience est super concrète
En réalité, pour eux, rien n'est plus important.
VIII
Ils n'appellent pas ça ni religion ni science
Ni spiritualité ni mysticisme ni ésotérisme
Ils n'utilisent même pas de mots vraiment
Car, pour eux, c'est juste la sagesse de vivre.
Ils n'ont pas besoin de se parler à voix haute
Des choses qu'ils savent déjà dans leur cœur
Quand leur corps est en cohérence avec l'âme
Leurs fréquences communiquent sans efforts.
Les chose les plus utiles, fun et agréables
Ne se réfléchissent pas, elles se ressentent
Elles vont très rarement plaire à ton ego-tête
Mais si tu savais comment ton esprit jouira.
Il y a des étrangers qui peuvent t'envoyer
Un sourire des yeux qui pourrait inspirer en toi
Une vibration qui traverse même les trous noirs
Qui te rappelle notre si drôle ironie d'amour.
IX
Il y a des gens qui sont tellement intéressants
Que tu oublies tes problèmes dans leur vide
Tu commences aussi gouter à cette drogue :
Le plaisir de la conscience qui se transcende.
Et puis, qu'est-ce que ça goute au juste?
C'est quoi l'odeur tenace que tu ressens?
C'est quoi la texture de tes désires?
C'est quoi ce toucher si mystérieux?
C'est la chanson de qui qui te rend si ivre?
C'est la danse de qui qui te rend tant fou?
Dans les yeux intenses de qui et pourquoi
Que tu t'es noyé et que tu t'es envolé aussi?
C'est qui la sauvage multidimensionnelle
Qui a révolutionné et ton enfer et ton paradis?
C'est qui celle qui s'en est foutu où t'aimer
Sous quelle condition, avec qui et comment?
X
C'est qui qui t'a offert le vrai ''inconditionnel''
Que tu n'as pas su voir, recevoir et reconnaitre
Parce que parfois l'amour est bien trop intense
Pour le prendre doucement dans nos rêves nus.
Et si l'amour même avait plusieurs visages
Parfois sombre, sale, parfois lumineux, propre
Parfois dans le futur, parfois dans le passé
Parfois dans la réalité, parfois dans nos désirs.
Parfois on y croit, parfois on n'y croit plus
Parfois ça réchauffe, parfois ça te rafraichi
Parfois c'est dans ce corps, parfois un autre
Parfois c'est dans ce monde, parfois ailleurs.
Parfois c'est très macro, parfois plutôt micro
Parfois c'est toi qui dors dure et moi je ris fort
Et parfois c'est le contraire, je suis dans l'oubli
Ne sachant plus ni ton nom, ni ton amour si pur.
XI
Et comme ça, on continue de danser
Probablement pour l'éternité au complet
Comme des fous innocents qui jouent
À vivre notre amour comme si le premier.
Quand tu aimes dans chaque particule et vide
La reconfiguration de la même âme fragmentée
Et ça, avant même que le monde existe et renait
Il faut que tu sois vraiment doté de la créativité
Si tu veux le surprendre avec ton amour
Si tu veux le faire rire jusqu'au ses tripes
Si tu veux lui offrir un mystère très sacré
Si tu veux rendre sa vie juteuse, mystique.
Si tu veux l'exciter et l'exalter de plaisir
Crée-lui une réalité pour bien se perdre
Dans ses fantasmes des plus inédites, et,
Rends-le l'esclave de ses propres désires.
XII
Deviens invisible, mais omniprésente
Sensible, mais une vraie femme-fatale
Avec la douceur des nuages et plumes
Caresse-le là, où ses éclairs éclatent.
Montre-lui comment te vouloir partout, toujours
Comment t'emporter plus haut que le 7ème ciel
Parle-lui de vos rêves partagés et tant délirants
Chuchote-lui en silence tes doux mots d'amour.
Il y a du monde qui vit dans le patriarcat triste
Il y en a aussi ceux qui ont des dominatrices
Eux, ils pensent déjà que la femme décide
Mais, il y a aussi ceux, qui jouent aux rôles.
Ceux-là n'ont pas vraiment de règles en place
De comment se soumettre à l'amour sauvage
Eux, ils font ce qu'ils veulent pour de vrai
Le plaisir véritable est leur seule guidance.
XIII
Le pouvoir est juste un prétexte très drôle
Pour te parler d'amour en d'autres termes
Pour te faire expérimenter ta profondeur
Pour te faire jouir des façons inconnues.
Pensais-tu que je ne pourrais pas t'aimer
Dans la confusion et le désespoir sombre
Essayais-tu de voir où s'arrête ma volonté
Pour te crier mon amour sur tous les toits?
Est-ce que tu voulais vérifier tes doutes
Calmer tes belles peurs et insécurités
Est-ce que tu cherchais la confirmation
Qu'un de nous est probablement fou?
Tu étais comme un soldat bien équipé
L'armures forte et protection maitrisée
Dans ton alignement parfait et enraciné
Mais avec ton cœur tout nu devant moi.
XIV
Tes yeux étoilés ont dit beaucoup plus
Que les mots que tu n'as pas osé dire
Que nos résistances et nos convictions
Avec un air tellement plus raisonnable.
Plus logique, plus facile et plus simple
De se convaincre qu'on délire et rêve
Que de se laisser envahir de l'intérieur
Par la réalité qui nous fait vibrer autant.
Je n'ai pas besoin de ton accord
Pour t'aimer comme je le désire
Je peux être une rivière ou le vent
Pour t'offrir l'intensité que tu veux.
Je m'en fous que tu ne me voies pas encore
Ne ressens pas comment je respire ton nom
Je m'en fous même que je n'aie aucune idée
Ni qui tu es devenu ni dans quel corps tu vis.
Je ressens ta joie pure et ton amour profond
Tes milles chemins marchés en silence sure
Les connections qui émergent, qui poussent
Des forêts de nos visions assez osées, merci.
XV
La caresse du vent doré sur ta peau nue
Est-elle moins réelle parce qu'éphémère ?
Comme les vagues qui s'écrasent sur le rivage
Pour aussitôt se fondre dans notre océan originel.
Nos corps, ces temples temporaires (ou non)
Vibrant d'une sagesse plus âgée que le temps
Chaque frisson, chaque souffle qu'on partage
Est l'univers entier qui se célèbre en lui-même.
Dans l'extase de nos unions fugaces
Se cache le secret de l'éternité diffuse
Ce n'est pas dans la durée que réside l'infini
Mais dans la profondeur de l'instant présent.
Les amants conscients savent bien
Que c'est justement l'impermanence
Qui rend chaque rencontre si précieuse
Chaque toucher, une porte vers l'immortel.
XVI
Ton corps n'est pas un véhicule pour ton âme
Il est conscience densifiée, matière éveillée
Chaque cellule chante sa propre mélodie
Dans la symphonie cosmique de ton être.
L'erreur fatale fut de séparer esprit et sa chair
Comme si l'un pouvait exister sans l'autre
L'extase véritable se trouve dans leur fusion
Quand conscience et sensation s'embrassent.
Tes doigts qui explorent ma géographie sacrée
Sont des pèlerins en quête de révélation
Chaque vallée, chaque sommet de mon corps
Un temple où l'invisible devient tangible.
Nous sommes des dieux qui ont oublié
Que la conscience peut se goûter, se toucher
Que la transcendance n'est pas au-delà
Mais précisément dans l'immanence du désir.
XVII
Il y a le feu qui ne brûle pas mais nous purifie
Une eau magique qui n'éteint pas mais attise
Dans la fusion sacrée de nos opposés divins
Se crée l'alchimie qui transmute tout le reste.
Mes mains sont-elles fraîcheur ou braise
Quand elles dessinent des étoiles sur ton dos?
Ton souffle est-il vent ou flamme dansante
Quand il réveille les forêts endormies en moi ?
Nous sommes eau et feu simultanément
Fluidité et passion, courant et étincelle
Les océans qui s'évaporent vers le ciel
La foudre qui s'abat sur les vagues agitées.
Dans l'union des éléments contradictoires
Se trouve la puissance créatrice originelle
Comme la rencontre de l'éclair et de la terre
Engendre les feux d'artifice des plus précieux.
XVIII
Tes cicatrices racontent des histoires
Que ta voix crue n'a jamais su exprimer
Tes vulnérabilités et tes failles fragiles
Sont les fissures par où entre la lumière.
L'arbre tordu si vite par les vents dominants
Est souvent celui qui porte les fruits interdits
La perle rare naît d'une blessure si lointaine
La beauté émerge toujours de l'imperfection.
Nos corps nus sont des cartes interstellaires
Chaque grain de beauté, une étoile te guidant
Chaque ride, un fleuve qui mène à la source
Chaque asymétrie, un mystère à contempler.
Ne cherchons plus la perfection lisse et si froide
Des statues en pierres aux proportions idéales
La vraie perfection se cache dans le tremblement
De nos mains qui se cherchent dans l'obscurité.
XIX
La fougère qui déroule sa belle fronde en cachette
La galaxie qui tourne dans l'immensité du cosmos
La coquille du nautile qui s'enroule sur elle-même
Toutes dansent la même spirale sacrée de l'amour.
Et nos corps suivent ce motif universel et étrange
Quand ils s'enlacent dans la danse du plaisir fou
Notre ADN lui-même est une spirale très spéciale
Message codé de notre coappartenance à l'amour.
La nature n'est pas inconsciente dans la matière
Mais intelligence vibrant à chaque niveau caché
Des cellules au cristaux, des atomes aux galaxies
Tout est conscience folle qui s'explore elle-même.
Quand tu m'aimes comme la lune aime la terre
Dans cette gravité qui est mystérieuse et danse
Tu réveilles en moi cette mémoire si goûteuse
De notre nature fondamentalement érotique.
XX
L'espace entre nous n'est pas vide
Mais plein de potentialités infinies
Comme l'espace entre les particules
Qui contient toute l'énergie de l'univers.
Ce n'est pas dans la fusion complète
Que se trouve la relation la plus intime
Mais dans cette distance aussi parfaite
Qui permet de voir l'autre dans sa totalité.
Comme les planètes qui dansent autour du soleil
Sans jamais tomber dans son feu qui dévore l'âme
Nous dansons l'un autour de l'autre, à travers aussi
Dans une cohérence délicate de présence et liberté.
L'art d'aimer est semblable à celui du musicien
Qui sait que la beauté réside autant dans les notes
Que dans les silences qui les séparent en couleurs
Dans le rythme sacré de l'approche et du retrait.
XXI
La douleur n'est pas l'ennemie de l'amour
Mais sa touche sensible la plus précieuse
Comme le lotus qui émerge de la boue sale
L'amour le plus pur naît souvent du chaos.
Nos cœurs brisés et ouverts au vide à nouveau
Sont plus vastes que les cœurs jamais touchés
La souffrance transformée devient compassion
La blessure guérie devient source de jouissance.
Quand j'embrasse ta douleur comme la mienne
Quand tu honores mes ombres comme ta lumière
Nous transcendons les limitations de nos peaux
Pour devenir un champ unifié de conscience libre.
Alchimistes du cœur, on transforme et transmute
Le plomb de nos expériences en or de sagesse
La jalousie d'âme en célébration et en dons inédits
La peur en confiance absolue dans le mystère.
XXII
Tous nos voyages, toutes nos explorations
Tous nos plaisirs et toutes nos souffrances
Ne sont qu'un immense cercle en fractale
Qui nous ramène toujours à notre source.
L'amant et l'aimé, le chercheur et le perdu
Le désir et son objet, l'observateur et le sujet
Ne sont que les deux faces d'un même carré
Dans ce jeu divin de se cacher et se trouver.
La mort et la vie ne sont pas des opposés
Mais des cocréatrices de la même danse sacrée
L'expiration et l'inspiration d'un même souffle
Le reflux et le flux de la même chanson d'amour.
Et ainsi nous revenons à la fin de notre début
Mais avec des yeux qui ont déjà vu l'impossible
Des cœurs qui ont embrassé tous les réalités
Et nos corps qui ont touché un infini existentiel.
