L'ART DE MOURIR
- Kateryna Derkach
- 16 mai
- 6 min de lecture
La transformation est une science
C'est une discipline très spéciale
C'est le chaos total de l'inconnu
Mais, avec une cohérence parfaite.
La transformation est un voyage
Entre les temps et les espaces
La liberté nue d'une âme sauvage
Qui se réinvente dans ses rêves.
La transformation est un art sacré
Hyper bien protégé et super aimé
C'est une harmonie qui se danse
Dans les silences entre les couleurs.
La transformation est une renaissance
À notre beauté ultime et innocente
À nos peurs fragiles et vulnérables
À nos hontes gênées et souffrantes.
La transformation est une régénération
Le recyclage naturel de toutes les formes
Le vidage et le remplissage des batteries
Avec des architectures plus excitantes.
La transformation est remplie de peine
Des tristesses et des larmes claires
Des angoisses et des frustrations
D'un très grand spectre d'émotions.
La transformation est un deuil permanent
C'est l'art de vivre dans le moment présent
C'est d'accepter qu'à chaque respiration
Il y a quelque chose qui relâche et s'envole.
La transformation est le mouvement
La danse mystérieuse des puissances
C'est la magie de ce que tu ne connais pas
Pour t'amuser et pour te rendre plus curieux.
La transformation est toujours incertaine
Elle est l'incarnation de la souveraineté
Comment penses-tu pouvoir prédire
La volonté de ce qui n'a jamais existé ?
* * *
Comment peux-tu avoir une recette exacte
Un mode d'emploi très parfait et calculé
Pour avoir un graphique super détaillé
De la création qui fait l'amour au chaos ?
Comment veux-tu planifier l'impossible ?
C'est quoi ta stratégie pour fuir tes peurs ?
Comment fermes-tu la porte à l'innovation,
À l'émergence concrète de tes vrais désirs ?
Comment mets-tu dehors ce qui est différent
De tes cycles de souffrances si habituelles
Comment accueilles-tu et acceptes-tu la vie
Cette danse entre l'imprévisible et le sensible ?
Pourquoi t'accroches-tu autant à ton connu ?
Pourquoi protèges-tu ce qui ne te fait pas jouir ?
Pourquoi préfères-tu la sécurité très souffrante
À la liberté de l'innocent et pur inconnu ?
Pourquoi bois-tu dans la rivière de confusion
De l'eau stagnante et si intoxiquée, si polluée
Pourquoi as-tu si peur des vagues bien froides,
Qui revitalisent avec joie ton corps et ton âme ?
Pourquoi préfères-tu la répétition du vieux
Pourquoi marches-tu sur les mêmes râteaux
Est-ce ça que tu appelles la vraie tradition
Que de frapper ta tête sur les mêmes murs ?
Pourquoi ne t'honores-tu pas comme précieux
Pourquoi ne t'aimes-tu pas inconditionnellement
Pourquoi ne réclames-tu pas ta puissance brute
Ton pouvoir inné de la cocréation émergente ?
Pourquoi subis-tu l'abus et la maltraitance
Pourquoi fermes-tu les yeux au non-sens
Pourquoi n'utilises-tu pas ta voix, tes actes
Pour nous partager ton amour authentique ?
Pourquoi ne bâtis-tu plus avec ton cœur ?
Pourquoi ne l'écoutes-tu pas et l'ignores-tu ?
Pourquoi ne réponds-tu pas aux messages
Des âmes qui t'offrent leur douceur en cadeau?
Pourquoi protèges-tu ce que tu ne sais pas
Pourquoi cherches-tu la certitude du jugement
Les convictions futiles de ce qui serait, peut-être,
Juste pour prendre le contrôle sur tes peurs nues ?
Pourquoi dessines-tu les tableaux déjà vus
Pourquoi crées-tu comme une machine
Une chaîne de production de quantité
Qui se fout un peu de la qualité unique ?
Pourquoi as-tu donné ta valeur à la science
À la raison et à la logique de notre non-sens
Pourquoi as-tu privé la créativité et l'art sacré
Des ressources, du temps et de l'importance ?
* * *
Tu dis à tes enfants que les chiffres et le data
Sont plus significatifs que leurs vécus d'âme
Leur obéissance prime sur leurs sensations
Le système artificiel est leur nouveau Dieu.
On ne sait plus comment offrir l'amour simple
Le temps de présence, compassion sans intention
D'être là sans agenda, sans peur et sans presse
De prendre le temps de ressentir l'émergence.
On ne sait plus comment être comme les enfants
Jouer avec la gaieté et la sécurité de l'innocence
Avoir le cœur ouvert qui aime tout avec magie
Qui s'émerveille à chaque moment de la réalité.
On est tellement pris dans notre propre prison
Des mémoires qui sont mortes depuis longtemps
On résiste à laisser couler ce qui le demande
En s'attachant à ce qu'on ne veut pas pardonner.
On projette notre conscience précieuse
Dans les choses matérielles et le confort
On cache la beauté nue de nos belles âmes
Derrière les filtres de sécurité futile et lourde.
On se nomme libres, puissants et souverains
Et en même temps on s'encourage à la prison
On juge le système très aveuglément, naïvement
Pendant qu'on se nourrit grâce à son non-sens.
Tu condamnes les mains qui te nourrissent
Tu te coupes de la source de ton abondance
Quand tu critiques et tu parles dans le dos
De tes leaders, tes patrons ou de tes guides.
Tu as enfoui tes désirs d'un monde rêvé
Sous les voiles de notre cruelle ignorance
Tes traumatismes et tes résistances très fières
T'ont arrêté en plein milieu de ton chemin.
Tu as été emprisonné dans nos illusions
Nos croyances limitantes très terrifiantes
Tu as été endoctriné par les hontes si dures
De tes ancêtres et même de notre humanité.
* * *
Mais, c'est toi qui as choisi de jouer ce jeu
C'est toi qui as demandé d'avoir un maître
C'est toi qui voulais apprendre ce qu'est
La danse juste entre l'autorité et la liberté.
C'est toi qui as demandé la clarté intense
Peu importent les conséquences et les effets
C'est toi qui as convoqué le Dieu lui-même
Pour une partie d'échecs en toute simplicité.
C'est toi qui voulais savoir guérir et devenir
L'humain-médecine qui peut faire des miracles
Tu n'as jamais demandé quel est le vrai prix
Pour libérer la vraie souffrance de la conscience.
C'est toi qui as cherché la perfection exacte,
Tu as trouvé des assez fous qui pensent aussi
Qu'ils ont le pouvoir quelconque à contrôler
La danse sauvagement sacrée de l'imperfection.
Tu cherchais les cieux des plus hauts
Des montagnes jamais marchées encore
Des océans et des rivières si pures et claires
Pour que tu puisses voir ta vraie beauté.
Mais, tu t'es perdu dans la forêt très sombre.
Les racines de nos mémoires bien oubliées
Se sont réveillées dans les atomes de ton âme
Pour te rappeler d'où tu viens et où tu vas.
Pour te montrer la magie de notre existence
Pour t'offrir l'amour qui n'était jamais perdu
Pour t'embrasser si doucement, en silence
Que tu ne saurais même pas si tu rêves ou non.
* * *
L'Art de mourir n'est pas différent de vivre
C'est notre capacité et habileté à s'ouvrir mieux
À se laisser bercer par les étoiles lointaines
Comme si elles n'avaient jamais arrêté de briller.
Si tu vis avec l'excitation pure et la joie d'être
Si tu accueilles la réalité comme un cadeau
Si chaque instant est rempli d'extase divine
Tu n'aurais pas peur de la mort, tu l'aimerais.
Tu saurais comment cocréer avec elle
Mettre au monde tes visions magnifiques
Comment danser en cohérence son art
Pour t'aider à mieux réaliser tes rêves.
La mort est en réalité très sensuelle
Elle adore œuvrer avec tes fantasmes
Elle s'inspire de tes désirs les plus fous
Pour te faire chanter ta plus belle chanson.
La mort peut être radicale, même sévère
Mais, elle est toujours une douce joueuse
Elle adore rire et faire rire tout le monde fort
Mais, tous ne comprennent pas son humour.
Pour comprendre le vrai drôle de son art
Tu dois relâcher beaucoup de croyances
Tu dois oser ouvrir tes perceptions au-delà
Pour prendre conscience avec qui tu joues.
Le vrai plaisir de vivre pleinement ici
Est de savoir mourir à chaque instant
De maîtriser l'intemporalité de l'existence
Pour que même la mort devienne transparente.
Le vrai bonheur d'une vie très expérimentée
Est la sagesse d'expandre et de contracter
De monter pelleter les nuages de nos rêves
Et de plonger avec courage dans nos ombres.
Mais tout ça sans aucune attente égoïque
Aucune projection de l'avenir programmable
Aucun attachement malsain, si corrompu
À tes mémoires des guerres non pardonnées.
* * *
L'histoire n'est pas une répétition du passé
Si c'est ce que tu choisis d'expérimenter ici
Si tu laisses le passé se transformer en paix
Ça se peut que ça ferait pousser des fleurs.
Le respect des cycles et des rythmes sacrés
Les danses qu'on ne comprend pas encore
La nature qui nous chante sa magie unique
Pour chatouiller notre cœur radieux de joie.
Apprends à accueillir le deuil et sa sagesse
Non comme un intrus qui brise ton paradis
Mais comme un maître doux et très patient
Qui t'enseigne la profondeur de l'existence.
Écoute l'émergence de tous les impossibles
Le bruissement délicat des futurs qui s'éveillent
Comme les bourgeons éclatant au printemps
Dans la symphonie silencieuse du renouveau.
Ose rêver en couleurs jamais nommées
Chanter avec des voix encore inconnues
Respirer l'air nouveau des mondes à venir
Apprendre comment aimer toujours plus.
Accueille ton âme de nouveau, encore
Dans les bras infinis de l'univers tendre
Comme un enfant qui retrouve sa mère
Après un long voyage dans l'oubli divin.
Entre dans ta puissance innée sans hésitation
Dans ton propre royaume voulu, ici ou ailleurs
La géographie importe peu, le temps s'efface
Seule la joie qui fait vibrer ton être compte.
* * *
Car au-delà des formes et des transformations
Des morts petites et grandes qui sculptent la vie
Reste cette vérité simple et toujours si éternelle :
Tu es libre de choisir la danse qui te plait le mieux.
Cultive cette liberté comme la plus précieuse
Des graines offertes à ton jardin avec l'amour
Et observe-la fleurir en mille métamorphoses
Dans l'extase sacrée d'être pleinement vivant.
