HONORER LA VIE
- Kateryna Derkach
- 17 mai
- 8 min de lecture
Certains semblent penser
Qu'ils aiment la Vie vraiment
En glorifiant dans les creux d'âme
La Mort et la destruction innocente.
Certains croient qu'il y a des excuses
Assez valables et logiquement justifiées
D'utiliser leur pouvoir de création sacré
Pour abuser la Nature et les autres âmes.
L'Homme a créé des vertus très solides
Des lois éthiques et morales dictées par Dieu
Il a écrit des infinités de livres et de règles
Pour se convaincre de son propre non-sens.
L'Homme est si confus, mais tant hilarant
Perdu dans les voiles de ses illusions nues
Il s'invente lui-même l'histoire si souffrante
Et après, il se plaint d'être bien trop déprimé.
Il cherche secrètement, avec grande passion
De faire la vraie guerre à n'importe quoi. Mais,
Comme l'abus n'est pas dans sa nature innée
Il s'invente des bibles pour pouvoir la déclarer.
Et, si ce n'est pas une bible ou texte religieux
Ce n'est pas très grave, ne t'inquiète pas trop
On a créé plein d'autres trucs pour les athées
La science, la politique, l'économie, l'art et l'IA.
* * *
Peu importe qui dicte ton libre-arbitre
Peu importe quelles sont tes croyances
Si tu as un "maître" extérieur quelconque
Si tu suis aveuglément l'opinion des autres
Si tu te soumets comme un esclave
Si tu demandes la protection autoritaire
Si tu veux qu'on te sauve et dise quoi faire
Si tu as déjà oublié de penser avec ton cœur
Si le raisonnement qui n'est pas logique
Doit quand même être vrai juste parce que
Dans ta tête très obéissante, terrifiée, réprimée
La bouche d'un expert diplômé dit toute la Vérité.
Tu juges tes politiciens élus et tes leaders choisis
D'incompétents, de corrompus, de diaboliques
D'ignorants, d'endormis, de malades mentaux
Et en même temps tu fais ce qu'ils te racontent.
Tu appliques leurs ordres et leurs croyances
Comme un chien battu sans aucun mot à dire
Tu obéis comme un cave à leur pur non-sens
Mais, tu te crois très "consciemment éveillé".
Il y a des gens qui croient que l'internet
Les réseaux sociaux et médias robotisés
Sont la voie de la sage raison de la vérité
Juste parce qu'ils reconfirment notre peur.
C'est drôle les gens qui pensent encore
Que la réalité dans laquelle ils vivent
Est gouvernée par la raison analytique
Non pas les croyances de leur souffrance.
Ils pensent qu'ils ont déjà tout compris
Ont découvert tous les grands mystères
Ils se pensent déjà au sommet du savoir
Parce qu'ils ont écouté trop de YouTube.
Il y a aussi ceux qui se croient en bas
Pas à la hauteur, pas assez crédibles
Parce qu'ils n'ont pas le bout de papier
Le diplôme qu'il faut pour être le leader.
* * *
Ça brise le cœur de voir combien de personnes
N'ont aucune confiance dans leur pouvoir inné
Tous sont des cocréateurs de cette réalité déjà
Mais, apparemment, pas capables de la changer.
On a créé des classes sociales et des titres
Basés sur nos propres croyances limitantes
On a choisi des rois, criminels et esclaves
Pour s'amuser dans ce théâtre ensemble.
On a décidé de rendre l'amour payant
On a décidé que la Nature est limitante
Donc elle doit servir à enrichir les riches
Pour protéger les pauvres de leur misère.
On a décidé de dire à tout le monde
Que pour manger, se loger, et bien vivre
Ils ont besoin de se convertir en esclaves
Mais, juste de 9 à 5, ce n'est pas si pire.
Les gens tombent malades en travaillant
Mais, on s'en fout, c'est ça le prix à payer
Pour vivre dans une société aussi civilisée
Où la liberté demande le sacrifice étrange.
Passer la vie au bureau stérile, climatisé
Pour dire à tes enfants après, en rage
Que tu n'as pas su être un bon parent
Parce que ton boulot prenait trop d'espace.
Tu n'as pas trouvé le temps d'aller au parc
Pour regarder ta progéniture se balancer
Pour faire des châteaux magiques en sable
Pour écouter, ressentir l'amour de tes enfants.
Tu penses que parce que ta job est importante
Et que ton compte en banque est bien gonflé
Tes enfants vont grandir dans la vraie plénitude
De ton amour inconditionnel si attentionné.
Tu penses que l'école peut leur apprendre
Comment développer un attachement sain
Comment parler de nos émotions et peines
Parce que toi tu n'as pas l'énergie pour ça.
Tu penses que tes enfants vont te remercier
De les envoyer dans des écoles prestigieuses
D'avoir des gardiennes qui parlent 10 langues
De ne jamais les regarder grandir à leurs côtés.
Tu penses qu'en abandonnant ton enfant
Devant une manette froide ou un écran virtuel
Tu réponds à sa volonté et ses désirs étranges
Mais, en réalité, c'est toi qui veux qu'il se la ferme.
Distraire un enfant avec la haute technologie
Est une stratégie très confortable des adultes
Ça leur permet d'oublier pour un bref moment
Leur responsabilité de jouer, d'en prendre soin.
Mais, où est-ce que ce monde va comme ça
Nos jeunes ne sont plus ravis comme avant
Ils ont tous peur de socialiser, de se parler
On dirait qu'ils sont tous un peu perdus.
* * *
Mais, qui voulais-tu qui leur apprenne
Comment connaître le monde si vaste
Doté d'une sécurité confortable et juste
Si leur liberté vit dans la terreur impossible.
Comment être là pour accueillir l'autre
Dans l'acceptation totale et sans jugement
Si personne ne t'a enseigné auparavant
Comment aimer le monde et son prochain.
Si tu n'as jamais reçu l'amour véritable
Comment peux-tu savoir ce que c'est ?
Comment prétends-tu si bien aimer l'autre
Si tu crois toujours que tu n'as pas eu assez.
Si tu fais des fichiers Excel pour contrôler
Toutes les fois que tu as partagé ton amour
Si tu fais des comptes numériques rationnels
Pour t'aider à décider qui t'aime bien ou non
Si tu crois que l'amour est une transaction
Si tu crois que tu dois le mériter avant
Si tu penses que tu ne seras jamais assez
Si ton bonheur dépend de ta logique passée
S'il y a au moins un "oui" à ces rhétoriques
Tu ne sais probablement pas encore aimer
Tu n'as potentiellement pas encore ressenti
La transcendance et la jouissance d'être aimé.
Le cœur qui a été reçu et aimé dans l'absolu
Prend conscience de sa vraie dette d'amour
Il arrête de calculer et de penser bien trop
Il commence à offrir l'amour partout aussi.
* * *
Le temps sacré en cycles s'est transformé
En chiffres froids et précisément calculés
Les minutes si soigneusement comptées
Les secondes implacablement facturées.
L'horloge mécanique nous enchaîne
Dictant le rythme de nos vies entières
Comme si nos âmes si belles n'étaient
Que des machines à bien programmer.
Nous avons oublié les saisons
Le rythme lunaire et sa sagesse
Pour nous soumettre au calendrier
Des deadlines et des objectifs urgents.
Nous courons après ce temps qui fuit
Notre éternité n'est pas assez pour vivre
Toujours trop occupés pour ressentir
La vie qui passe entre nos doigts vides.
L'enfant veut explorer sans affluence
Jouer dans l'immortalité du moment
Mais on lui apprend déjà le prix fictif
Du temps sacré converti en capital.
"Dépêche-toi", "On n'a pas le temps"
Ces mots brisent son lien authentique
Avec le présent qui s'étire par magie
Dans l'émerveillement sans fin réelle.
* * *
Nous avons recouvert de béton
La terre vivante qui nous porte
Transformé les forêts millénaires
En objets jetables sans âme.
Les océans qui ont bercé les rêves intimes
De tous nos ancêtres qui pleurent encore
Puis nous nous étonnons encore pourquoi
On se sent si appauvris et confus dedans.
Déconnectés des rythmes spontanés
Nous habitons des boîtes stériles
Nos pieds ne touchent plus le sol
Nos yeux évitent la lumière des étoiles.
Comment savoir qui nous sommes ici
Quand nous fuyons la Nature elle-même
Qui nous a pourtant conçus dans l'amour
Dans sa sagesse d'imperfection parfaite ?
La Nature n'est pas une ressource
À exploiter jusqu'à l'épuisement
Elle est la matrice sacrée, mystique
D'où émerge toute conscience.
Chaque arbre coupé sans vrai respect
Est une bibliothèque en cendres noires
Chaque espèce qui s'éteint en silence
Est une part de nous qui disparaît aussi.
Pourtant, elle attend patiemment
Prête à nous réenseigner ses secrets
La sagesse du champignon nourricier
De l'abeille qui danse vers le nectar.
* * *
Imagine une société nouvelle
Où le succès se mesurerait
À la profondeur des liens créés
Non aux possessions accumulées.
Où l'économie servirait la vie
Au lieu d'épuiser l'humanité
Où nos échanges nourriraient
Les corps, les cœurs et l'esprit.
Des écoles cultivant la vraie curiosité
Où apprendre serait une joie de vivre
Où chaque enfant découvrirait, offrirait
Ses dons uniques pour le monde entier.
Des communautés où les vieux maitres
Partageraient leur sagesse profonde
Où le temps serait un droit sacré
Et la lenteur une vertu honorée.
Un monde où chaque travail et service
Deviendrait une forme d'art à savourer
Où chaque geste porterait en beauté
L'empreinte unique de ton essence.
Où s'effaceraient les frontières
Entre obligation et plaisir créatif
Où la beauté guiderait nos choix
Au-delà du simple intérêt ou profit.
* * *
Nous portons les cicatrices silencieuses
De mille générations de blessés avant nous
Les croyances limitantes héritées en sang
Comme un poison transmis sans le savoir.
"La vie est dure et injuste", "Il faut se battre"
"Ne rêve pas trop, tu souffriras encore plus"
Ces phrases passent de parent à enfant naïf
Perpétuant la douleur ancestrale si illogique.
Mais nous pouvons briser ces chaînes dures
En regardant nos blessures avec le courage
En guérissant l'enfant qui pleure doucement
Dans les recoins très sombres de notre être.
Pour ne plus projeter nos peurs et nos hontes
Sur les générations nouvelles et encore à venir
Pour leur permettre enfin de cocréer ensemble
Un monde que nous, nous n'osons que de rêver.
C'est le travail sacré qui nous appelle
Transformer la souffrance en sagesse
Transmuter nos traumas personnels
En transcendance collective profonde.
Pour que nos enfants, libérés
Du poids des erreurs anciennes
Puissent enfin déployer leurs ailes
Dans un ciel dégagé de nos ombres.
* * *
Ton bonheur n'est pas un paradis isolé
Il est tissé dans la toile interconnectée
De tous les êtres qui respirent l'abondance
Sur cette belle terre que nous partageons.
Tu ne peux pas vraiment prospérer loin
Si tes frères humains souffrent autant
Si la terre qui te soutient si fidèlement
Meurt en silence pour nos ignorances.
Nous respirons tous le même air
Buvons l'eau des mêmes sources
Nos corps faits de poussière d'étoiles
Partagent les mêmes origines cosmiques.
Cette séparation que nous croyons réelle
N'est qu'une illusion de notre esprit tordu
L'histoire loufoque que nous nous racontons
Pour justifier notre inconsciente indifférence.
Quand tu honores vraiment la Vie réelle
Dans toutes ses expressions multiples
Quand tu reconnais ton propre visage
Dans celui de chaque être rencontré
La compassion cesse d'être un effort
Elle devient ton état normal d'être toi
Le flux spontané de ta conscience pure
Reconnaissant sa vraie nature sauvage.
C'est pourquoi honorer la Vie
Commence dans l'ici et maintenant
Dans ce joli cœur qui bat en toi
Dans cette main ouverte vers l'autre.
Dans ce choix quotidien de voir la clarté
Au-delà des apparences trompeuses
L'unité fondamentale et super sacrée
Qui relie toute existence en cohérence.
* * *
Il existe une voie plus intéressante
Pour honorer véritablement la Vie
Reconnaître sa valeur intrinsèque
Au-delà de tout opinion du marché.
Sentir sa pulsation si vulnérable
Dans chaque être qui nous respire
S'incliner avec gratitude et grâce
Devant sa sagesse immémoriale.
Voir en l'enfant un maître précieux
Qui nous rappelle la joie et l'extase
D'exister sans calcul ni stratégie
Dans l'émerveillement constant.
Découvrir le temps comme don flexible
Non comme tyran de nos vies plates
Savourer chaque instant qui passe
Dans sa plénitude irremplaçable.
Quand notre Nature redevient pour toi
Non pas une ressource illimitée à exploiter
Mais communauté vivante et sensible
Dont tu n'es qu'un membre parmi d'autres.
Quand les arbres et les rivières
Te parlent à nouveau clairement
Dans cette langue sans sonorité
Que ton corps n'a jamais oubliée.
Quand ton travail et ta mission se transforme
En expression de tes désirs et dons uniques
Non pas une lutte pour faire survivre l'ego
Mais une offrande de Toi à notre monde.
Une danse où ton être déploie
Ses couleurs et ses talents innés
Pour servir la vie qui t'entoure, t'aime
Dans un échange d'abondance de tout.
Alors tu commences à te voir mieux
À honorer la Vie dans son mystère
À ressentir que l'amour n'est pas rare
Mais le tissu même de l'existence.
